L'obstination paye toujours !
Posté : mar. 26 nov. 2013 12:34
Je vous parle d'un temps où la monnaie qui avait cours dans notre douce France s'appelait... le Franc !
Ma Maman, qui habite dans l'Yonne, me dit :
"Puisque tu viens passer le Week-End à la maison, peux-tu m'aider dimanche à tenir un stand sur la brocante, car j'ai des trucs dont je veux me débarrasser et ton père ne veux pas m'accompagner."
"OK, Maman"
Dimanche, 5 heures du mat', j'ai des frissons. Installation du stand de Maman, puis petit tour sur la brocante, à la recherche de... enfin, vous savez quoi.
20 à 30 exposants, pas grand'chose à dénicher, sauf, sur le stand juste en face du nôtre, un MYCRO III A, appareil miniature japonais des années 50, avec vitesses et diaph réglables, entièrement fonctionnel, dans son petit étui en cuir .
"Combien ?"
"750 Frs"
"Hum, un peu cher, le chrome est un abîmé, je vous en donne 250".
"Non, pas assez !"
"Je suis en face, si vous changez d'avis, faites-moi signe".
Les acheteurs commencent à arriver. Le petit appareil suscite de l'intérêt, mais je sens le vendeur fébrile. Il craint soit qu'on lui dérobe l'objet, soit qu'il soit endommagé par les manipulations répétées. Aucun acheteur sérieux ne se manifeste.
De temps en temps, j'adresse au vendeur un signe, pour lui confirmer que je suis toujours intéressé. Pour toute réponse, j'obtiens à chaque fois un signe de dénégation.
Les heures passent. Le vendeur change l'appareil de place, le surveille attentivement, car c'est la seule pièce sur son étal qui a une certaine valeur.
Au fil du temps, je sens monter en lui l'angoisse. En moi aussi, d'ailleurs : pourvu qu'aucun amateur ne se présente et ne rafle l'objet de ma convoitise.
Mais non. Les badauds semble considérer cet appareil comme un jouet (certains le montrent à leurs enfants), et donc reculent devant le prix demandé. Ils le manipulent sans précautions et le rejettent sur la table. Le vendeur blêmit d'heure en heure.
Midi sonne au clocher de l'église. Le vendeur me fait un signe. Je le rejoins :
"250 Frs, ça tient toujours ?"
"Bien sûr !"
"Alors il est à vous, car je sens que cela va mal finir. J'ai déjà failli me le faire voler par un gamin."
En discutant, il a fini par convenir que le prix que je lui offrais était raisonnable pour nous deux, et nous nous sommes quittés en excellents termes.
Ma Maman, qui habite dans l'Yonne, me dit :
"Puisque tu viens passer le Week-End à la maison, peux-tu m'aider dimanche à tenir un stand sur la brocante, car j'ai des trucs dont je veux me débarrasser et ton père ne veux pas m'accompagner."
"OK, Maman"
Dimanche, 5 heures du mat', j'ai des frissons. Installation du stand de Maman, puis petit tour sur la brocante, à la recherche de... enfin, vous savez quoi.
20 à 30 exposants, pas grand'chose à dénicher, sauf, sur le stand juste en face du nôtre, un MYCRO III A, appareil miniature japonais des années 50, avec vitesses et diaph réglables, entièrement fonctionnel, dans son petit étui en cuir .
"Combien ?"
"750 Frs"
"Hum, un peu cher, le chrome est un abîmé, je vous en donne 250".
"Non, pas assez !"
"Je suis en face, si vous changez d'avis, faites-moi signe".
Les acheteurs commencent à arriver. Le petit appareil suscite de l'intérêt, mais je sens le vendeur fébrile. Il craint soit qu'on lui dérobe l'objet, soit qu'il soit endommagé par les manipulations répétées. Aucun acheteur sérieux ne se manifeste.
De temps en temps, j'adresse au vendeur un signe, pour lui confirmer que je suis toujours intéressé. Pour toute réponse, j'obtiens à chaque fois un signe de dénégation.
Les heures passent. Le vendeur change l'appareil de place, le surveille attentivement, car c'est la seule pièce sur son étal qui a une certaine valeur.
Au fil du temps, je sens monter en lui l'angoisse. En moi aussi, d'ailleurs : pourvu qu'aucun amateur ne se présente et ne rafle l'objet de ma convoitise.
Mais non. Les badauds semble considérer cet appareil comme un jouet (certains le montrent à leurs enfants), et donc reculent devant le prix demandé. Ils le manipulent sans précautions et le rejettent sur la table. Le vendeur blêmit d'heure en heure.
Midi sonne au clocher de l'église. Le vendeur me fait un signe. Je le rejoins :
"250 Frs, ça tient toujours ?"
"Bien sûr !"
"Alors il est à vous, car je sens que cela va mal finir. J'ai déjà failli me le faire voler par un gamin."
En discutant, il a fini par convenir que le prix que je lui offrais était raisonnable pour nous deux, et nous nous sommes quittés en excellents termes.