Le Leica M4-2 est une version légèrement modernisée du M4. Le boîtier peut recevoir un moteur électrique (motor-winder M4-2), et le retardateur a disparu. En revanche il reçoit en plus un contact flash direct dans la griffe porte-accessoire, en plus des deux contacts synchro classiques. Il est en outre marqué Leica M4-2 en façade du capot et reçoit, dans les versions les plus récentes, le macaron rouge Leitz si voyant (Dieu merci le mien est un des anciens et reste plus discret).

Ce qui est particulier dans l’histoire du M4-2 c’est qu’il a été mis en production et en vente à la demande insistante des photographes Leicaistes. En effet Leica a connu dans le milieu des années 70 des difficultés financières. Celles-ci étaient dues en partie à la baisse de la demande des appareils télémétriques dont elle était le spécialiste incontesté. Le Leica M5, sorti en 1971 pour remplacer le M4 et pourtant équipé d’une cellule TTL et d’un mode d’exposition semi-automatique, connaissait un insuccès certainement injuste mais réel. Leica a donc cessé la commercialisation du M4 et du M5, donc de tous les télémétriques, en 1975. Comme par ailleurs le Leicaflex SL2, bon mais cher, se vendait modérément, Leica dut se résoudre en 1977 à écouter les demandes des Leicaistes et ressusciter le M4. Les difficultés financières toutefois conduisirent à fabriquer ce modèle dans l’usine de Midland au Canada et non plus en Allemagne, en faisant quelques réductions de coûts (suppression du retardateur, modification du mécanisme et des modes de fabrication : celle-ci devenant plus industrielle qu’artisanale, avec des tolérances de fabrication permettant la fabrication en série. L’usine Canadienne assemblait déjà des objectifs et avait aussi fabriqué, semble-t-il, la série des très recherchés Leica M4 peints en noir fabriqués en 1974.
Cependant il semble bien que les premiers modèles de M4-2 aient souffert de quelques défauts de fabrication et de conception. Cela a créé une mauvaise image à ce boîtier qui n’a pas la cote auprès des puristes et des collectionneurs, ceux-ci considérant que ce n’est pas un vrai Leica ou en tous cas pas un vrai M4. Pourtant, d’après des spécialistes, son mécanisme est celui qui a été repris sur les modèles suivants M6 compris.
En fait ce fut plutôt un modèle de transition, produit de 1977 à 1980 à 16000 exemplaires environ, soit bien moins que le M4 original (60000 exemplaires) et le M5 (33000 exemplaires tout de même). Il a été remplacé de 1980 à 1984 par le M4-P dont le seul ajout est d’offrir deux cadres de visée supplémentaires (28 et 75 mm). Il faudra attendre le M6 de 1984 pour retrouver (enfin) une cellule intégrée et le succès (245000 exemplaires).

Mon M4-2, acheté d’occasion, peut être équipé d’une cellule Leicameter de Metrawatt et a un Summicron 35 mm ouvrant à 2, qui est une merveille de piqué et de contraste. Ce Summicron a la particularité d’être une série spéciale marquée 1913-1983 à l’occasion du 70ème anniversaire du premier prototype de Leica (des M4-P ont aussi été marqués ainsi). Il est donc postérieur au boîtier.