En 1994, Kyocera - qui a racheté Yashica 10 ans plus tôt - fait renaître un nom prestigieux du monde télémétrique, et lance sur le marché son Contax G1. La volonté est clairement affichée de concurrencer Leica, en offrant à l'amateur averti un système performant et moderne, qui gomme le côté suranné des appareils fabriqués à Solms.

Il s'agit d'un boîtier semi-automatique à priorité ouverture, à objectifs interchangeables, disposant d'un autofocus et d'une avance motorisée du film.

Kyocera a fait développer par Carl Zeiss une baïonnette spécifique pour optiques T*, monture qui ne sera ni la Leica M, ni le 39mm à vis. Ainsi naît la monture "G" qui restera dédiée à cet appareil.
Le boîtier en titane couleur champagne est massif et dégage une vraie impression de qualité. Il est également un concentré de technologie : obturateur au 1/2000ième de seconde, mémorisation d'exposition, bracketing à +/- 2IL, AF ponctuel ou continu, rafales à 2 images/sec, flash synchronisé jusqu'au 1/100s …

Malheureusement, les premiers modèles souffrent d'un autofocus capricieux, qui nécessitera parfois plusieurs révisions pour fonctionner correctement.
L'autofocus est d'ailleurs souvent décrié par les aficionados du télémétrique ; pourtant la mesure de distance s'effectue bien à travers 2 fenêtres de visée, mais l'analyse de la superposition des images est confiée à l'électronique et non à l'œil du photographe. Pour les irréductibles, ou pour les situations difficiles, l'autofocus peut être débrayé, et une molette permet le réglage de distance, avec l'assistance de diodes dans le viseur. Bien que ce système soit très précis, l'ergonomie en est discutable. Les adeptes du Leica M reprochent également à cet autofocus d'être bruyant, sensation aggravée par le bruit du moteur d'armement. Le G1 reste toutefois plus discret qu'un réflex.

L'automatisme d'exposition est également débrayable, l'utilisateur choisissant alors vitesse et ouverture en fonction des indications de la cellule embarquée.

Le G1 est d'abord présenté avec un 45mm f:2 de formule Planar, qui acquiert rapidement la réputation d'être meilleur que l'illustre 50mm Sumicron ! La gamme optique s'étoffe ensuite d'objectifs couvrant les focales du 16 au 90mm. Tous de qualité optique comparable à leurs équivalents Leica de même ouverture.

A noter ; le viseur s'adapte automatiquement à la focale qui est montée sur le boîtier.

Un flash TTL vient compléter le système ("TLA 140", NG 14), ainsi qu'un dos dateur, et différents pare-soleil métalliques et leurs bouchons. Les flashes de la gamme Contax "réflex" sont également compatibles.
Kyocera gagne donc son pari technique, et arrive à séduire une clientèle de photo-reporters ou de routards fortunés. Car le G1 est tout de même vendu à un prix comparable à celui de son "modèle" ; il faut débourser environ 12000 Frs de l'époque pour le boîtier, et ajouter 6000 Frs pour le 45mm f:2 !


Gamme optique, en ordre chronologique d'apparition :

45mm f/2 Planar
28mm f/2,8 Biogon
90mm f/2,8 Sonnar
16mm f/8 Hologon, avec viseur externe et diaphragme fixe