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Marco Mendoza L'Argus à Magasin rentrant
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Propriété de -. Photo(s) de - et texte de PF. Dernière modification le 2023-01-06 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en France de 1894 à (Antérieur à) 1902.
Rareté en France : Rare (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 12873

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Marco Mendoza 

Dans la mythologie grecque, Argus était un géant aux cent yeux auquel la déesse Héra, épouse de Zeus, avait assigné la tâche de surveiller Io, dont elle était jalouse. L'Argus de Marco Mendoza voit tout sans se faire remarquer, comme le suggère le texte de l'une des publicités d'époque reproduite sur cette page : "Avec L'Argus [...] on peut sans que personne se doute de la moisson de documents que l'on vient de recueillir, enregistrer sur les plaques les scènes les plus naturelles, les plus variées et les plus humoristiques."

C'est le 01/08/1894 que Marco Mendoza représenté par la Société Marillier et Robelet dépose le brevet 240.461 pour une chambre photographique détective à magasin rentrant.

Extraits du brevet :

"La présente demande de brevet d'invention a pour but de me garantir la propriété exclusive d'une nouveau genre de chambre détective à escamotage, offrant cette particularité que lorsqu'elle est en fonction le magasin est saillant, et que lorsqu'elle est au repos, ce même magasin est complètement rentré à l'intérieur, l'appareil ainsi constitué offrant par cela même le minimum de volume avec le maximum de commodité".


Dès le 7 décembre 1894, Marco Mendoza fait une communication à la Société photographique sur cette "Nouvelle détective à magasin rentrant dite "L'Argus" : 


"Ce nouvel appareil à escamoter a ceci de particulier que, tout en contenant un magasin de douze plaques, il est moins volumineux qu'un appareil à châssis. A première vue et par son aspect réduit (le 9 x 12 mesure extérieurement 14 cm de haut, 11 cm de large et 23 cm de long), il semble impossible que les douze plaques puissent s'escamoter sans masquer une partie de celles qui n'ont pas encore été impressionnées. En effet, cela ne se pourrait pas si, par un dispositif très simple, il n'avait été ménagé un tiroir rentrant à l'intérieur de l'appareil et qu'il suffit de tirer à moitié pour ne pas masquer les rayons traversant l'objectif. Dans cette position, comme l'indique la figure ci-jointe dont un arrachement permet de voir les dispositions intérieures, les plaques, placées dans des cadres métalliques, basculent chaque fois qu'une d'elles a été impressionnée, et elles viennent se loger dans le tiroir rentrant; ce tiroir est fixé à l'appareil par une charnière d'un côté et guidé à l'autre extrémité par une pièce cintrée qui décrit un arc de cercle ; un verrou fixe le tiroir obliquement. Lorsque les douze plaques ont été impressionnées, le magasin qui les a reçues peut basculer entièrement pour permettre de  les retirer dans le cabinet noir. Ce magasin est fait de façon que, pendant les opérations, les plaques ne peuvent revenir en arrière gêner les rayons qui passent par l'objectif."

Source : Bulletin de la Société française de photographie, 1895. Gallica.bnf.

L'argument principal est donc l'encombrement réduit de l'appareil, comparé à un Détective traditionnel qui peut mesurer jusqu'à 18 ou 19 cm de haut, correspondant à l'épaisseur des 12 plaques escamotées en fond d'appareil, alors que L'Argus n'en mesure que 11.

Les publicités de l'époque font état de plusieurs versions d'un appareil dénommé L'Argus fabriqué par Marco Mendoza :

1. Un appareil détective doublé maroquin avec 3 châssis doubles à tabatière, objectif plani-achromatique, obturateur circulaire pneumatique, en 3 formats différents, 6½ x 9, 9 x 12 et 13 x 18, semblable au modèle à magasin rentrant mais sans ce dernier.

2. Une jumelle stéréoscopique à magasin de 24 plaques 6½ x 9, pouvant faire 12 vues stéréoscopiques ou 24 vues simples livrée avec objectif plani-achromatique Marco Mendoza, ou objectif rectiligne aplanatique, ou objectif Zeiss.

Marco Mendoza L'Argus



Marco Mendoza L'Argus
Brevet 240.461 du 01/08/1894, source INPI
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Léandro Benigno Carlos Mendozadit Marco

Né à Madrid, c'est sous la dénomination de Léandre Mendoza, dit Marco qu'il apparaît dans différents brevets déposés à son nom essentiellement à la fin du XIX° siècle. Entre 1884 et 1898 on en compte plus d'une dizaine en rapport direct avec la photographie.
Il est admis à la Société française de photographie lors de l'assemblée générale du 4 février 1887. Dans ce cadre il fera plusieurs interventions et démonstrations de matériel de son invention.  Dans un numéro du journal Le Matin (Paris) du 26/05/1892, un article relate la première ascension du ballon La Photographie française dans la nacelle duquel "ont pris place avec leurs appareils M. Attout-Tailfer, président de l'Exposition [internationale de photographie], et M. Marco Mendoza, constructeur, "commissaire délégué de l'Espagne et du Portugal" et membre du jury pour les sections étrangères.
Deux brevets sont également déposés au titre de la construction automobile. On le voit participer en mai 1897 au 1er Longchamp fleuri automobile à bord d'un Phaéton 1896 de 2 places.

En octobre 1900, on apprend par le Bulletin de la Société photographique que M. Vavasseur succède à  M. Marco Mendoza. D'après différents encarts publicitaires, la mention "L. Vavasseur, successeur de Marco Mendoza" apparaît dès 1898. Dans le journal Le Matin du 13 juillet 1915 on trouve encore mention de Vavasseur "Toutes fournitures photo" au 148 du Boulevard Saint-Germain, mais l'affaire semble avoir disparu avec la première guerre mondfiale. En 1901 on retrouve Marco Mendoza à Neuilly en tant que fabricant d'automobiles.

L'activité connue de Marco Mendoza dans le domaine photographique aura donc duré une quinzaine d'années, ce qui explique sans doute la rareté de ses appareils sur le marché de la collection.

Bibliographie: P. Fourneret, Marco Mendoza, l'homme au chapeau photographique, Les Fondamentaux n° 69-70, Club Niépce-Lumière, Printemps - Eté 2019.





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