Les folding Boyer sont facilement identifiables, le nom de l’opticien parisien étant gravé sur la base du porte-objectif et leur béquille porte un « B ». L’opticien n’est pas le constructeur de ces appareils. Il s'agit de Lemaire.

Le Pax de Boyer bénéficie des mêmes qualités et caractéristiques de construction que les Lemaire, à savoir : un corps en alliage d’aluminium travaillé mécaniquement, recouvert d’un gainage en maroquin à gros grains noir ; porte-bobines avec axes à éjection rapide ; les mêmes ciseaux bien particuliers ; le porte-objectif avec blocage par coins ; l’échelle de distance circulaire à l’avant de l’abattant avec son levier ; le viseur redresseur pivotant, offrant automatiquement le bon cadrage ; le viseur iconomètre.

Le Pax, existe pour les deux formats 6 x 9 et 6,5 x 11, avec de nombreuses combinaisons d'objectif et d'obturateur.
Le Pax peut être doté d’un dos pour plaques 6,5 x 9 cm et son porte-objectif, glissant dans son support, peut être décentré verticalement sur 25 mm

Le Boyer Pax  6,5 x 11 coûtait 650 Francs au catalogue Photo-Plait de l'époque.

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En 1847, M. Lemaire fonde avec un seul ouvrier une société qui deviendra la Manufacture de jumelles Lemaire, puis les Établissements Baille-Lemaire et fils. En 1861, M. Lemaire organise une école d'apprentissage et un pensionnat pour les apprentis. En 1865, il créé une caisse de secours mutuels. En 1869, il institue une prime au temps de présence. En 1870, Jean-Baptistin Baille (1841-1918), polytechnicien, ami de Zola et de Cézanne, épouse Armande Louise la fille de M. Lemaire, et en 1871 devient le codirecteur. M. Lemaire décède en 1881. Jean-Baptistin Baille prend la direction de l'usine en 1885. L'usine prend le nom de Lemaire-Baille.
Sur de nombreux brevets demandés par la société, Jean Louis Baille, le fils de Jean-Baptistin, est présenté comme l'inventeur du produit breveté.

Lemaire fabriqua quelques beaux modèles d'appareils proposant des particularités techniques innovantes, protégées par brevet.

Les brevets suivants mentionnent tous Jean Louis Baille (26, rue Oberkampf, Paris) comme inventeur et la société Baille-Lemaire et fils comme demandeur.

Brevet N° 543 909, déposé le 25 novembre 1921, pour des perfectionnements apportés aux dispositifs de mise au point des appareils photographiques
Brevet N° 1 481 673, déposé le 6 février 1922, pour un système de compensation du décalage du plan focal sur les appareils utilisant des plaques et des pellicules souples.	Brevet N° 1 512 664, déposé le 30 octobre 1922, pour le système de bras.
Brevet N° 1 528 239, déposé le 30 octobre 1922, pour le système de fixation du chariot des appareils à soufflet.	Brevet N° 1 544 794, déposé le 30 octobre 1922, pour le système d'indication de la distance de mise au point sur les appareils à soufflet.
Brevet N° 1 579 345, déposé le 6 février 1923, pour un châssis porte-plaque.

On trouve également, en 1911, un brevet (N° 421 0235) pour un procédé et dispositif de réglage pour télémètres déposé par la société Baille-Lemaire et fils, sans inventeur mentionné, et en 1912, d'autres pour un Sitomicromètre à glaces autocollimatrices (N° 443 041) ou pour un système optique à plusieurs grossissements avec conservation automatique de la mise au point (N° 445 333) etc. Les dépôts cessent durant la première guerre et ne reprennent qu'en 1920. Les dépôts cessent définitivement en 1923.

Malgré une belle histoire, Lemaire est assez méconnu comme fabricant d'appareils photo. Peut-être est ce dû à l’absorption de l'entreprise par Boyer, l'opticien qui intégra les appareils sous sa propre marque.