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Zion Simili-Jumelle
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Propriété de Patrick Fourneret. Photo(s) de PF et texte de PF. Dernière modification le 2021-01-06 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en France de (Circa) 1897 à (Circa) 1898.
Rareté en France : Peu courant (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 7240

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Zion 

D'après la classification d'Etienne Gérard, il s'agit du modèle de 1897, avec magasin à poche type Enjalbert et viseur pliant, version 9 x 12 (reproduite page 35 de l'ouvrage cité).

Voici une description d'un appareil similaire faite en 1895, tirée de Les Nouveautés photographiques : complément annuel à La théorie, la pratique et l'art en photographie / par Frédéric Dillaye. 1895.

"[La simili-jumelle de M. Zion] donne des images du format 6,5 x 9. Il va de soi que l'objectif est muni d'un obturateur s'armant sans découvrir la plaque. Ceci maintenant est la condition sine qua non  et un peu l'A B C des obturateurs des chambres noires à main. L'objectif se trouve situé sur le corps antérieur de la chambre qui est mobile et actionnable à l'aide d'une crémaillère et d'un pignon qui permettent le réglage de la mise au point suivant la distance de l'objet. La variation de  longueur focale et la position que devra occuper l'objectif pour opérer entre 2 et 10 mètres sont indiquées par une aiguille placée sur le côté de l'appareil. Une vis règle la vitesse de l'obturateur.  En mon âme et conscience, elle ne règle rien du tout, attendu que les variations de vitesses ainsi obtenues sont trop peu sensibles pour qu'il en soit réellement tenu compte dans la pratique.
Le magasin contient douze plaques. Elles se changent au moyen d'un extracteur. Pour opérer, on ouvre un volet métallique placé sur un des côtés de l'appareil et l'on tire l'extracteur jusqu'à ce qu'on rencontre une résistance. La plaque se trouve alors à demi engagée dans un sac de peau à la manière de certains détectives anglais. Alors, avec la main, on la conduit et on la glisse en arrière des autres. Je n'ai jamais beaucoup prisé ce mode de procéder qui est fécond en tâtonnements et en éraflures."

Il existe un modèle assez proche, mais notre exemplaire se différencie par le fait que :
- le bloc objectif/obturateur n'est pas monté sur un tiroir
- le disque qui permet de visualiser la mise au point est à droite et non au centre du capot ; qu'un deuxième viseur est fixé à l'arrière de l'appareil ; que la trappe d'extraction / changement de plaque est à droite et non à gauche du magasin.
Pour le reste, les caractéristiques techniques sont identiques, en particulier la présence d'un soufflet  interne qui assure une parfaite étanchéité à la lumière de l'intérieur de l'appareil lors du déplacement  de la partie avant pour la mise au point.

Elle est équipée d'un objectif Zion Anastigmatique n° 1517, identique au numéro de l'appareil, ce qui permet de situer sa fabrication entre 1897 et 1898. Les diaphragmes (iris entre les deux lentilles du doublet) sont numérotés 2, 4, 6, 8, 10, 15. La focale supposée étant d'environ 135 mm pour ce format, ils pourraient être compris entre f/9 et f/54. Les quatre vitesses (marquées 1, 2, 3, 4) pour l'instantané sont sélectionnées par un petit disque en façade. C'est un système à piston original qui détermine les vitesses, sans grande exactitude il est vrai.
Il n'est pas exclu qu'à la place du dos il y ait eu la possibilité de placer un dépoli pour une prise de vue sur pied. Une petite annonce dans un journal de 1902 propose d'occasion pour 175 Frs une "jumelle Zion 6,5 x 9, avec magasin amovible, viseur pliant, objectif anastigmatique avec glace dépolie et un châssis à rideau." En effet, l'obturateur, actionné par la tirette avec anneau sur le côté, est à deux temps : tirée à moitié l'obturateur est ouvert et permet donc une mise au point sur dépoli ; tirée à fond, il est armé pour le déclenchement.

Le bouton de mise au point actionne la crémaillère qui déplace la platine avant et, simultanément sur le capot, une aiguille  au centre d'une échelle circulaire.

Dès 1893, Joseph Zion dépose un brevet complet pour une chambre noire à main dite Simili-Jumelle, dans lequel il décrit le principe de l'obturateur à tirette à double lamelle d'acier, ainsi que le principe de changement de plaques par le biais d'un sac en peau latéral fixé au magasin. Le principe repose sur un rideau à lamelles qui sert d'extracteur : côté opérateur, le volet est en position fermée pour la prise de vue ; celle-ci effectuée, il faut ouvrir la trappe (à droite) qui dégage le sac en peau de chamois ; le rideau est alors poussé vers la gauche, et ce faisant il chasse vers la droite la plaque insolée dans le sac ; l'opérateur saisit alors la plaque à travers le sac et la glisse derrière les autres ; le numéro de la plaque insolée apparaît dans un regard inactinique ; on range ensuite le sac et on referme la trappe et le rideau. La nouvelle plaque est prête pour la prise de vue suivante.

Le schéma joint (tiré d'une revue d'époque indéterminée) a été colorisé pour montrer le principe : le rideau est coloré en rouge et la plaque en mouvement en vert.

Il faut avouer que ce système n'est pas très pratique et demande une certaine dextérité. Si on en juge par les coutures répétées sur le sac, il est probable que les angles des châssis métalliques le déchiraient régulièrement. Il faut en plus, dans l'obscurité totale, charger correctement les plaques, puisque le rideau les pousse grâce à un épaulement. Dans le cas contraire c'est la plaque de verre qui serait poussée et ne résisterait pas à la manoeuvre.

Le sac en peau sera remplacé par la suite par une "poche métallique", puis par un "châssis magasin", qui consiste en un tiroir rigide, les plaques escamotées tombant par gravité dans ce dernier. Ce magasin à tiroir connaîtra plusieurs améliorations, facilitant l'escamotage et la mise en place des plaques.

Entre 1894 et 1902, Etienne Gérard recense 36 modèles de Simili-Jumelles, dont 8 sont stéréoscopiques.

Bibliographie : Zion, histoire et production, Etienne Gérard, Les Fondamentaux n° 41-42, Club Niepce Lumière, 2012.

Zion Simili-Jumelle



Zion Simili-Jumelle
Poche sortie, plaque en cours d'extraction
Zion Simili-Jumelle
Plaque extraite et placée derrière la pile. Il suffira de fermer le rideau pour découvrir la nouvelle plaque à insoler
Zion Simili-Jumelle

Zion Simili-Jumelle

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Historique de Zion (par Etienne Gérard) Zion


Résumé des pages 290 et 291 de l'ouvrage de Étienne Gérard : "Les jumelles photographiques françaises" Club Niépce Lumière ISBN 979-10-91258-05-0 (épuisé)

Joseph Zion (15/5/1855 - 17/10/1933) Originaire de Russie, il s'installe comme mécanicien au 3, rue de quatre fils à Paris. Il s'y marie le 20 septembre 1879 et aura six enfants. Il dépose le brevet d'un obturateur en 1885, qu'il fabrique en son atelier du 7, rue de Jouy. Il est membre de la SFP (Société Française de Photographie) de 1888 à 1900.

Le 20 juillet 1890, il s'associe avec J. Munch dans la société J. Zion et Cie exploitant la marque Le Factotum. Développement d'un premier obturateur stéréoscopique Le Cosmos, et d'un objectif anastigmat "Astigmatique" en 1892.

En 1893, brevet de la Simili-Jumelle (France et Suisse) en format 6,5 x 9 cm avec présentation au Photo-Club de Paris (7 mars 1894) et à la SFP (6 avril 1894). Le couple Joseph - Jeannette obtient la nationalité française en décembre 1894.

En 1896, il dépose un brevet pour un appareil de cinéma, le Mouvementoscope, et, avec Eugène Gauthier, le brevet du Mouvementographe, un appareil pour tirer et projeter des scènes animées.

En 1898, il produit une gamme de détectives, s'associant avec Louis Lazies et Georges Victor pour établir un site industriel au 14, rue Pelleport. L'association est rompue le 23 août 1900 et Joseph Zion s'installe 140, boulevard Richard Lenoir. (Médaille de bronze à l'Exposition universelle de Paris 1900).

Il commercialise le Stéréo-Bijou, puis en 1904, les Zionscopes en version pliante.

Déclaré en faillite le 9 octobre 1909, on lui accorde un concordat de sept ans le 29 juillet 1910. En 1911, la série des Zionscopes devient rigide (format 6,5 x 9) et le modèle 4,5 x 6 est de type klapp. Il produit aussi le Star-Stéréo pouvant servir de visionneuse.

Fin 1912 - début 1913, il laisse la vente à son fils aîné Edmond qui s'installe 30bis, rue Bergère. Ce dernier dépose en 1914 un brevet pour un magasin à plaques, alors que son frère Maxime entre en apprentissage pour la construction des appareils.
C'est en 1913 que sort le Zionscope 45 x 107 type H, copiant la forme du Vérascope, et le Zionscope de type V en 6 x 13, ainsi qu'un modèle 6,5 x 9. En 1914, c'est le Zionscope stéréo-panoramique 6 x 13 qui est proposé, équipé du nouveau magasin breveté.

Durant la guerre, Zion fournit des jumelles (de vue) pour l'armée, et se rapproche de Photo-Plait qui distribue, de 1917 à 1921, le Zionscope 6,5 x 9 et le Platoscope 45 x 107.

A la fin de la guerre, Edmond s'installe 8, rue Haxo, tandis que Joseph sort les Pocket (1923) et les Pocket Z (1927) en mono 6,5 x 9 et stéréo 6 x 13. Ces appareils sont équipés d'objectifs du commerce.

En 1928, Joseph passe la main à son fils Edmond, la société devenant : Ed. Zion & Cie, l'ensemble des activité étant regroupé au 140, boulevard Richard Lenoir.
Edmond travaille avec ses frères Maxime et Lucien, produisant des Pocket Z, klapp mono ou stéréo et quelques jumelles stéréoscopiques. La société sera déclarée en faillite en décembre 1932.

En 1935, Edmond et Maxime ouvrent un magasin d'optique au 90, avenue de Neuilly, à Neuilly s/Seine.

Edmond et son épouse seront déportés à Auschwitz le 30 juin 1944 et y mourront le 5 juillet.

Après guerre, Maxime et sa femme reprennent le commerce du 90, avenue de Neuilly et y décèderont en février 1972.

Quand à Lucien, il attendra 1991 pour mourir à quatre-vingt dix-huit ans au Raincy, en Seine Saint-Denis.

Quelques brevets



Brevet n° 7587, déposé en Suisse par Joseph Zion, le 28 octobre 1893, pour un viseur automatique pour chambres photographiques de tous systèmes.


Zion



Brevet n° 11 302, déposé au Royaume-uni par Joseph Zion, le 8 juin 1895, pour la Simili-Jumelle.



Zion



Brevet n°338 597, déposé par Joseph Zion, le 31 décembre 1903, pour une jumelle photographique pliante.



Zion



Brevet n° 464 925, déposé par Edmond Zion, le 14 novembre 1913, pour un magasin photographique à tiroir.



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