La marque OPTISCHE ANSTALT C.P GOERZ n’a aucun lien avec la vénérable marque allemande absorbée par Zeiss en 1926.
Il s’agit ici d’une marque autrichienne, basée à Vienne dans les années cinquante, qui se spécialisa dans les sub-miniatures.  Les Minicord furent son unique production .
Une réelle étrangeté, cet appareil ! Un sub-miniature au look de mini-camera de cinéma, assorti d’une visée reflex !
La visée est celle d’un véritable reflex. L’objectif de visée étant au-dessus de l’objectif de prise de vue. Un repère en haut de la visée délimite la correction de parallaxe pour les vues rapprochées.  
Cet appareil utilise un film 16mm introduit dans une cartouche spéciale. Les photos produites sont au format 10x10mm.
L’obturateur métallique fournit des vitesses du 1/10 au 1/400ème de seconde.
L’armement se fait par gâchette et la prise en main, est facilitée par une « crosse » rétractable, située sous le boîtier. La prise en main pour un appareil si petit est excellente et peut rappeler celle d’un mini pistolet.


L'objectif est un C.P GOERZ WIEN HELGOR  f 2/2.5 cm. Pour une fermeture maxi à f 11 à 30cm environ.

Je présente deux boîtiers avec quelques différences esthétiques :

• Le numéro 32xx, le plus ancien, se caractérise par un fût d’objectif externe, de couleur bronze et interne noire. L’abaque de profondeur de champs est noir. Le métal est très légèrement « paille »
• Le numéro 43xx, le plus récent, possède un fût d’objectif et un abaque entièrement chromé.

Les deux boîtiers comme tous les Minicord sont habillés de cuir noir. Les quelques pièces peintes sont noires.

Poids avec ses cartouches : 340 grammes

Ci-dessous l'article extrait de Photo-Ciné-Revue d'Octobre 1956, repris lui-même de la revue américaine Modern Photography de octobre 1953, où, outre le fait qu'on apprend qu'en ce temps-là un article mettait trois ans à traverser l'Altantique, on voit que la filiation avec le Goerz de Berlin est perçue différemment.

Le Minicord

Le Minicord est construit par la firme C. P. Gœrz, universellement connue autrefois, absorbée par Zeiss-Ikon en 1925 et actuellement rétablie à Vienne. Le Minicord est un Reflex à deux objectifs ; son format est de 10 X 10 mm ; il emploie le film perforé 16 mm contenu dans des chargeurs interchangeables, livrés tout prêts ; des magasins double-corps pouvant contenir 60 cm de film pour 40 vues peuvent être chargés par l'amateur lui-même. L'objectif de prise de vue est un Helgor I : 2 f : 25 mm. couplé à l'objectif de visée, l'image donnée par celui-ci étant redressée et grossie pour vision de l'image à hauteur de l'œil. Finalement, cette image se retrouve légèrement agrandie par rapport à la vue naturelle. L'armement de l'obturateur, le passage du film se font d'un seul doigt ; le même doigt actionne ensuite le déclenchement de l'obturateur de sorte que tous les mouvements nécessaires à la prise de vue puissent être exécutés d'une seule main. L'obturateur est du modèle à guillotine faisant la pose et vitesses variables de 1 /10 au 1 /400 de seconde. Les modèles anciens n'étaient pas synchronisés ; ceux sortis à partir de 1954 comportent une synchronisation M au 1 /25 de seconde avec retard de 20 millisecondes. La mise au point de l'appareil va jusqu'à 40 cm. Des films en couleurs sont livrables pour le Minicord, le développement étant assuré par un laboratoire spécialisé.
Poids de l'appareil 350 g ; dimensions 74 X 94 X 31 mm.
L'agrandisseur Minilux, créé spécialement pour l'agrandissement des négatifs, utilise l'appareil Minicord lui-même.

Traduction d'un extrait de Amateur Photographer d'avril 1955.

Bien qu'il puisse y avoir de nombreux photographes enclins à mépriser la valeur du subminiature, et l'auteur actuel n'est pas innocent à cet égard, on est contraint de réviser ses idées dans le cas d'un appareil tel que le Goerz Minicord. Cet instrument, de fabrication autrichienne, est une véritable miniature tant par la taille de l'appareil photo que par celle du négatif, et il offre des performances remarquables, à la hauteur de la réputation d'une marque aussi célèbre que Goerz. L'appareil est très justement décrit par les fabricants comme un carnet optique permettant d'enregistrer rapidement des éléments intéressants et importants, de manière discrète si nécessaire, et avec une préparation minimale. Pratiquement tout a été fait dans un appareil photo bien conçu au design novateur pour atteindre cet objectif.
Construit en alliage léger et en matériau plastifié, l'apparence est attrayante, avec un revêtement en cuir noir et une finition métallique satinée. Fondamentalement, il s'agit d'un appareil photo TLR produisant 40 négatifs de 1 cm carré sur une pellicule perforée de 16 mm chargée dans des cassettes spéciales à une ou deux extrémités. L'objectif est un Goerz Helgor à 6 lentilles avec une ouverture de f/2 et une focale de 2,5 cm, avec des surfaces traitées et une ouverture jusqu'à f/11. Il est monté dans un support hélicoïdal profondément usiné pour la mise au point à des distances aussi proches que 12 pouces, bien que l'échelle ne soit graduée qu'à partir de 2 pieds, et se déplace contre une échelle de profondeur de champ gravée sur une plaque latérale du boîtier. La distance focale est de 70 % plus longue que la normale, qui serait de 1,5 cm, mais l'angle plus étroit et l'image plus grande à une distance donnée sont généralement avantageux.

Le fonctionnement des commandes de mise au point de l'objectif contrôle l'image de l'objectif de visée sur un écran fin gravé visible à travers un oculaire incliné avec une loupe réglable pour s'adapter à la vue individuelle. En pratique, cela fonctionne extrêmement bien et une mise au point précise est rapidement obtenue à toutes les distances. L'effet de parallaxe est très faible en raison de la séparation des deux objectifs qui n'est que de 2 cm, mais des encoches sont placées sur le bord de l'écran pour indiquer les limites dans le cadre.

L'obturateur à plan focal est de construction entièrement métallique et fonctionne extrêmement silencieusement avec des vitesses allant de 1/10 à 1/400 seconde et B. Les réglages sont effectués par un disque fraisé enfermé à gauche de l'appareil photo, en position de fonctionnement. Juste en dessous se trouve une prise de synchronisation de 3 mm acceptant des fiches coaxiales normales. Le transport de la pellicule s'effectue au moyen d'une gâchette large à déplacement parallèle encastrée sur le côté de l'appareil photo, et cela règle également l'obturateur qui est verrouillé avec le transport de la pellicule. Le doigt doit ensuite être avancé depuis cette gâchette jusqu'au piston de déclenchement de l'obturateur immédiatement adjacent, et une séquence d'expositions peut être réalisée à des intervalles inférieurs à une seconde si nécessaire. Pour faciliter cela, un bras articulé dans la base de l'appareil photo offre une prise utile pour le doigt du milieu tandis que le premier doigt actionne l'appareil photo comme un pistolet. Le piston de déclenchement est fileté pour une commande à distance.
Le nombre d'expositions jusqu'à 40 est compté sur un disque encastré sur le côté droit de l'appareil photo, le bord fraisant juste au-dessus du dessus pour le réglage. Pour charger l'appareil photo, le dos est retiré, la cassette double extrémité est installée de manière à ce que le point rouge coïncide avec un point rouge à l'arrière, et le tout est replacé. Alternativement, des cassettes simples peuvent être installées dans les deux compartiments du dos, le film étant simplement acheminé de la cassette chargée vers l'ouverture de la cassette vide. Des films à grain fin à haute résolution sont évidemment nécessaires pour obtenir des résultats optimaux dans un format aussi petit, et Ilford Limited fournit du film Pan F directement aux fabricants pour l'enroulement dans des cassettes spéciales Minicord. Le film Adox KB14 est également disponible en longueurs adaptées pour être chargé dans des cassettes et contenu dans des contenants en plastique vissés hermétiques à la lumière. Ces deux films ont été utilisés dans l'appareil photo en test et ont été développés dans un révélateur MQ Borax standard qui a donné une vitesse suffisante. En fait, dans des conditions de "scène ouverte" en plein soleil d'hiver, 1/400 à f/2 et même f/4 ont produit des négatifs surexposés. L'objectif lui-même est profondément en retrait dans le support, de sorte qu'un pare-soleil est tout à fait inutile, et des filtres jaunes, verts et rouges sont disponibles pour glisser sur le support de l'objectif. La performance de l'objectif était remarquablement bonne et des tirages agrandis d'environ 11 diamètres ont été obtenus montrant des détails nets jusqu'aux limites du cadre. Plusieurs de ces illustrations sont reproduites pour montrer la qualité obtenue.