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Richard Jules Vérascope
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Propriété de Renaud Laemmli. Photo(s) de Renaud Laemmli et texte de Renaud Laemmli. Dernière modification le 2014-04-20 par Francois Landais.

Fabriqué ou assemblé en France de 1893 à (Postérieur à) 1893.
Rareté en France : Rare (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 13080

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Richard Jules 

Félix Richard est né à Lyon en 1809 d'une vieille famille de soyeux. Il devient constructeur d'instruments de précision et opticien, quai Saint- Antoine. Il part à Paris en 1855, et dirige une industrie importante de baromètres et manomètres. Il est membre du gouvernement en 1870, maire du 19e arrondissement, il néglige ses affaires et à sa mort, le 14 juillet 1876, laisse son entreprise couverte de dettes.

Félix-Max et Jules, reprennent la société sous le nom Richard Frères (d'où le sigle « RF »). En 1888, leur frère Georges les rejoint jusqu'en 1891. Jules rachète alors les parts de ses frères, mais garde la raison sociale. Jules meurt à 82 ans, le 18 juin 1930, commandeur de la Légion d'Honneur, titre bien mérité par son activité industrielle, son implication dans la stéréoscopie et la création d'une école d'apprentissage.

 

Photographe passionné, Jules Richard construit en 1893 un appareil stéréoscopique révolutionnaire. Il est le premier à comprendre la nécessité d'avoir des objectifs écartés de l’espace inter-oculaire pour reconstituer une perspective qui « donne l'image de la vérité en vraie grandeur avec le relief ». Autre révolution, il adopte un format minuscule pour l'époque, 4 cm sur 4, quand l’amateur moyen pratiquait régulièrement le 13 x 18 cm.
Prosélyte du petit format, dont le succès commercial est indéniable, Jules propose pourtant une série d’Homéoscope, (1895 – 1904) pour satisfaire ses amis et leur fournir un appareil de haute qualité dans le format qui leur était habituel... il en existe en 8 x 9 et 6 x 6 1/2, avec ou sans magasin, mais en très petit nombre. Malgré sa simplicité originelle, le Vérascope est un appareil coûteux de par sa fabrication de précision. Pour démocratiser la stéréoscopie dans son format fétiche, Jules Richard sort le Glyphoscope en 1905. De façon énigmatique, trois modèles seront proposés, avec les mêmes caractéristiques techniques. En 1908 sort un modèle spécial pour film-pack. En 1927, un modèle 6 x 13, lequel sera doté de vitesses lentes en 1930. La façade des Glyphoscope est amovible, permettant son utilisation en visionneuse.
En 1905, pour satisfaire les adeptes du Stéréo-Club de France, il propose un Vérascope en format 7 x 13, format maximal permis par l'écart interoculaire.
Le prix et la concurrence réduiront la vente de ces modèles, mais différentes variantes, de plus en plus perfectionnées seront quand même proposées. Un modèle simplifié sera présenté en 1923 et, en 1928, le Vérascope adopte le format 6 x 13. En 1913, Jules prend un brevet pour l'Homéos, (premier appareil stéréoscopique utilisant le film ciné de 35 mm), mais qui ne sera en vente qu'en 1920. Il confirme son intérêt pour le petit format, les images obtenues faisant 18 x 24 mm.
En 1931, le Stéréa 6 x 13 est proposé en deux versions, bois verni ou métal, mais avec les mêmes caractéristiques techniques. Intermédiaire entre les Vérascope et les Glyphoscope, ils arrivent sur un marché très encombré.
En 1939, est breveté le Vérascope 40, appareil utilisant le film 35 mm avec un nouveau format d'image, le 24 x 30 qui restera un format typiquement français. Appareil résolument moderne, il sera diffusé aux USA par la maison Bush.

Durant toute la vie de Jules Richard, sa maison ne produisit que des appareils stéréoscopiques. Son successeur, Roger Henrard, passionné d'aviation, va développer la série des Planiphote et des Altiphote à destination de l'armée et des professionnels.

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Nous avons ici un des derniers des tout premiers Verascope ! Qualifié de "Early Verascope" sur le McKeown, ou n° 0 sur certains sites, il s'agit de la dernière évolution avant le modèle n°1, sorti en 1899.
La détermination exacte d'un Verascope est toujours compliquée, en raison du grand nombre de modèles proposés au fil des années (jusqu'en 1955 tout de même !), et il faut rajouter les différentes options proposées au moment de l'achat. Sans compter les modifications ultérieures comme c'est le cas ici...

Procédons avec ordre et méthode:
- Le numéro de série du magasin à plaque est 7085. On retrouve bien ce numéro, écrit à la main à l'intérieur du corps avant de l'appareil, ce qui prouve l'appairage des deux éléments
- La position du bouton d'armement, la présence d'un réglage de vitesse (L et V), le compteur de vues automatique et le trou de fixation traversant indiquent pour le boîtier une date postérieure à 1896. Le modèle n°1 datant de 1899, on a donc une fourchette entre 1896 et 1899.
- Le viseur redresseur, présent ici, n'apparaissant que vers 1900, ne peut donc pas être d'origine, tout comme les objectifs Carl Zeiss Iena n°36226 et 36229 qui sont aussi postérieurs à 1900 (1903 par interpolation).

La production de 32 000 Verascopes jusqu'en 1913 (d'après Perin, repris par P.H. Pont), donne une moyenne de 1600 appareils par an. On arrive donc à 8000 en 1898, mais on peut aussi supposer que la production était plus faible au début... on peut donc supputer que le boîtier non modifié daterait de 1898 ou 1899, juste avant la sortie du n°1. Il serait ensuite revenu en atelier pour changer les objectifs et mettre un viseur redresseur plus pratique, sans doute vers 1903 ou 1904. Ceci expliquerait la présence d'un second numéro 7085, gravé cette fois-ci, à l'intérieur de la coulisse de la chambre. Un dernier numéro (131) gravé lui aussi plus à gauche sur la même coulisse, reste plus mystérieux...

Un "mode d'emploi"  sommaire, manuscrit, trouvé dans l'étui de l'appareil lors de son achat en 2007 nous indique:
"Pose: bouton à gauche
Armer (pas à fond)et tirer le volet.
Appuyer faiblement le bouton et appuyer une seconde fois plus fortement quand la pose est terminée (compter 20 si c'est sombre)
Fermer le volet pas brusquement"

Un autre petit papier porte ces quelques mots:
"Mis instantané
Armer
Tirer volet
Prendre bébé
Grand jour !"

Un troisième et dernier papillon porte cette seule mention: "appareil vide"

On peut donc supposer que les dernières images prises avant la mise au rancart ont été celles d'un nouveau-né ! En quelle année ? Où sont ces photos ? Il faut bien garder une part de mystère...

Richard Jules Vérascope





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