Cornu Ontobloc I

Propriété de Frédéric Caron. Photo(s) de Frédéric Caron et texte de FC. Dernière modification le 2022-05-04 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en France de 1946 à 1949.
Rareté en France : Peu courant (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 1867

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Cornu

Vers 1940, Cornu demande à Aluvac de lui couler en aluminium les corps et les dos d’un petit appareil 24 x 36. Ces pièces portent le marquage Aluvac 3439 et Aluvac 3440.
Ces éléments seront utilisées durant une vingtaine d’années par deux sociétés pour produire de nombreux modèles d’appareils populaires.

La Société des Établissements Modernes de Mécanique Générale et de Décolletage Jean Cros fût créée à Saint-Étienne juste avant 1939 avec des crédits d'état pour soutenir l'effort de guerre. Jean Cros faisait mouler par Aluvac des ailettes de roquettes.
Après la défaite, Jean Cros, contraint de recentrer ses activités dans le domaine civil envisage de se lancer dans la construction d'appareils photo. Il reprend contact avec Paul Royet, qui avait été "affecté spécial" dans son usine jusqu'à sa démobilisation, pour lui proposer le poste de Directeur de la section photographique, où absolument tout était à créer.
En 1941, Jean Cros, directeur de la SEMM, obtient de Cornu une licence pour fabriquer à Saint-Étienne un appareil à partir de ces pièces. C’est Paul Royet, futur directeur de la SEM, qui mènera à bien ce projet.

Les Ontobloc prennent la suite des Reyna en abandonnant la monture d’objectif télescopique au profit d’une monture rigide, ce qui simplifie la construction et évite quelques ennuis lors de la prise de vue. C’est ce que signifie le nom Ontobloc.

Ontobloc, qui est quasiment un Reyna II rigide
Ontobloc II, où le viseur intégré venu de fonderie est remplacé par un capot chromé, d’un aspect plus riche et moins austère
Ontobloc III, disposant d’une mise au point à double hélicoïde et d’un objectif ouvert au moins à 2,8.

Dans chacun de ces modèles, on rencontre de nombreuses variétés, liées à la construction artisanale et aux difficultés d’approvisionnement de cette période d’après-guerre.

Le premier modèle d'Ontobloc I conserve le mode de fermeture à aiguille des Reyna et Reyna-Cross II.
Le second modèle, (construit sur le boîtier du Sem-Kim) dispose d’une fermeture à charnière et d’un verrou externe.

__________

Cet Ontobloc I présente la particularité peu commune d’être équipé d’un objectif Kodak et d’un obturateur Compur, tous deux d'origine allemande.
Dans un très bon état de conservation, cet appareil n’a visiblement pas été beaucoup utilisé.
Comme tous les appareils de ce modèle, il porte un numéro. Celui-ci classe notre exemplaire plutôt dans la première partie de la production.

Ce groupe optique a selon toute vraisemblance été monté d’origine. La pénurie d'obturateurs, juste après guerre, explique que pendant une courte durée la production des usines allemandes a été réquisitionnée pour fournir certains fabricants français.