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Société de Photographie des Couleurs Le Multicolore N° 1
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Propriété de -. Photo(s) de Sylvain Halgand et texte de PF et AS. Dernière modification le 2022-10-22 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en France de 1900 à (Circa) 1902.
Rareté en France : Rare (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 2190

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Société de Photographie des Couleurs 

Louis Ernest Dugardin dépose plusieurs brevets dont celui du 27 mars 1901, numéro 309.425, pour un « Appareil avec dispositif pour écrans indépendants pour la photographie des trois couleurs » dont voici des extraits :

« Mon invention a pour objet un appareil destiné à la photographie des trois couleurs primitives et muni d'un dispositif spécial pour écrans indépendants.
« A est l'écran pour la photographie ordinaire ;

« B est l'écran violet ;
« C est l'écran vert ;
« et D est l'écran orange.
« Cette disposition spéciale est destinée à des écrans placés à l'intérieur de la chambre noire […]
« En un mot, je puis placer les écrans indépendants soit dans la chambre noire (derrière l'objectif, devant les plaques ou en n'importe quel autre point) ; soit au dehors de la chambre noire (à l'intérieur de l'objectif ou par-devant cet objectif).
« Quant à la rotation du disque porte-écrans, je puis l'obtenir au moyen d'un secteur denté mu par un pignon denté engrenant avec ce secteur denté, que l'on manœuvre de l'extérieur, mais je puis adopter tout autre transmission mécanique de mouvement que je jugerai utile.
« […] Ces écrans pouvant être placés soit dans la chambre noire, soit au dehors, comme il a été décrit ci-dessus. »

Le schéma annexé ne montre que le principe, illustré du schéma d'une simple boîte noire avec les différentes positions possibles d'une « rondelle tournante » avec filtres signalées par E, E', E'', ou E''', ou d'écrans indépendants. Toutes les possibilités étant décrites, Louis Dugardin protège donc un système qui peut s'appliquer à une chambre noire classique ou à un appareil de type "Détective". Dans ses publicités il se faisait fort de transformer n'importe quelle chambre en appareil trichrome. Sur ce principe on a connaissance par une illustration d'une chambre où les trois écrans viennent s'interposer entre le soufflet et le dos. La chambre L'Artiste distribuée par la Société Dugardin en est l'illustration.

Mise en œuvre de l'appareil

Destiné à vulgariser la photographie en couleurs de façon à la mettre à la portée de tous, Le Multicolore a été le premier Détective à introduire cette révolution. Présenté pour la première fois à l'Exposition universelle de Paris en 1900, section de Photographie (groupe 3, classe XII), accompagné de tirages en couleurs, il reçut une médaille de bronze.

Le premier Multicolore part d'une base de Détective classique avec escamotage de plaque, pose et instantané, à laquelle une platine rotative manuelle a été ajoutée en façade.

L'opérateur prend donc une première vue sous le filtre violet, escamote la plaque, fait tourner le disque sur le filtre vert, pose, escamote la plaque, fait tourner le disque sur le filtre orange, pose, fin de la séquence. On comprendra qu'un pied est absolument nécessaire de façon à ce que les trois vues soient parfaitement calées.

Sur la platine, une position sans filtre permet la prise de vue en noir et blanc. Le nombre de plaques dans ce détective est 12, mais le nombre de vues possibles est fonction du recours à la couleur ou pas, puisqu'une vue en couleurs nécessite l'utilisation de trois plaques.

Louis Dugardin, qui a le sens des affaires et de la publicité, offre en prime avec son appareil tout ce qui est nécessaire pour la couleur, plaques, papiers, produits... et pour le noir et blanc ! Le tout accompagné de son Traité pratique illustré de la photographie des couleurs qu'il avait édité en 1897. C'est dans ce petit traité que l'on trouve quelques illustrations, dont la chambre L'Artiste et une chambre à trois corps. Ce type d'appareil fera l'objet d'autres brevets, concernant en particulier l'orientation des glaces semi-transparentes.

Il y aura trois versions de ce détective, la dernière ayant été fabriquée par Ernemann à Dresde qui le propose à son catalogue entre 1900 et 1903. A l'origine il aurait été fabriqué par Barby, Métais & Cie (d'après Étienne Gérard).

La Société de Louis Dugardin, devenue Société Internationale de la Photographie des Couleurs, produira en plus de la chambre multicolore, L'Artiste, une Jumelle Multicolore, comme on peut le voir dans l'encart publicitaire reproduit plus bas tiré de L'Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical de 1903.

En 1902, L'annuaire du commerce et de l'industrie photographiques recense la société Prieur & Dubois, productrice du « Tricolor instantané » (breveté en France et à l'étranger) détective à répétition d'un modèle absolument nouveau permettant aux amateurs l'exécution des clichés trichrome (sic).

En 1905 apparaîtra sur le marché le détective Le Photochrome basé lui aussi sur le principe de la trichromie mais avec une avancée majeure : la synchronisation entre la rotation du disque coloré et l'escamotage des plaques, simplifiant ainsi considérablement la manœuvre de prise de vues. On voit que la concurrence était rude et les progrès rapides.

Principe de la trichromie : on pourra se reporter à la page Trichromie de la Maison de la photographie.

 

Société de Photographie des Couleurs Le Multicolore N° 1



Société de Photographie des Couleurs Le Multicolore N° 1
Brevet n° 309.425 du 27 mars 1901 Louis Dugardin Source : INPI Colorisé pour les besoins de l'illustration
Société de Photographie des Couleurs Le Multicolore N° 1

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Louis Ernest Dugardin et la Société nationale de la photographie en couleurs

Artiste peintre reconnu, dont le nom semble bien être tombé dans l'oubli, il s'était spécialisé en portraits à l'huile d'après photographie. Directeur de sa Société de reproductions artistiques, au capital de 200.000 Frs composée de 20 000 parts, elle a été fondée le 14 avril 1896 et montre l'importance de son négoce. Il est d'abord installé Faubourg Saint-Honoré puis au 9 du Boulevard Rochechouart à Paris et bénéficie d'une appréciable renommée. Artiste certes, mais aussi homme d'affaires et inventeur.
En 1897, il créé la Société nationale de la photographie en couleurs et de reproductions artistiques, englobant ainsi son ancienne société au sein de la nouvelle entité. Les bénéfices engrangés (plus de 60 000 Frs en un an) sont investis dans divers domaines liés à la photographie en couleurs car il est persuadé du devenir de cette dernière.
Le 20 juin 1898, il fait examiner par l'Académie des Sciences diverses photographies en couleurs de chefs-d’œuvre du Louvre qu'il a obtenues, et la presse s'en fait immédiatement l'écho. On y apprend qu'en plus, Louis Dugardin a conçu un appareil à la portée de tous, pouvant faire la couleur et le noir et blanc, et qu'il peut fournir aux amateurs, plaques, papiers et produits spéciaux. Il peut même transformer n'importe quel appareil en appareil trichrome. Révolution !





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