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Joux Steno-Jumelle
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Propriété de Patrick Fourneret. Photo(s) de PF et texte de -. Dernière modification le 2019-11-17 par Michel Rochevalier.

Fabriqué ou assemblé en France de (Antérieur à) 1896 à (Postérieur à) 1903.
Rareté en France : Rare (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 13539

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Joux 

En plus de la gravure en façade qui identifie clairement cette "Sténo-Jumelle" de L. Joux (elle porte le numéro 263), une seconde gravure sur le bloc obturateur/optique montre le logo des frères Pipon et la mention "Constructeurs".
A la différence des illustrations reproduites, la mise au point se fait par un levier à cinq positions, de 2 mètres à l'infini, levier en tous points semblable à celui qu'on trouve sur le "Self Worker" de Pipon. 

Le nom Sténo-Jumelle est déposé le 6 février 1895. Il en existe trois variantes ainsi qu'une version stéréoscopique. La version de cette page est la dernière. Le corps et le magasin avaient fait l'objet d'un brevet (n° 239019) en date du 4 juin 1894.

Le paragraphe "Description" donne d'amples explications sur le modèle. Un détail intéressant : on ne peut armer l'appareil sans la mise en place d' une nouvelle plaque.

 

Joux Steno-Jumelle



Joux Steno-Jumelle

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Présentation extraite de l'Annuaire de la Photographie de 1898.

Aux Amateurs Photographes
Les jumelles photographiques présentent une incontestable supériorité sur les appareils dénommés détectives. Outre une notable différence dans le volume, elles offrent l’avantage d’une visée pius rationnelle. En effet, avec les détectives on vise par réflexion, ce qui ne saurait étre d’une précision parfaite; puis, l’objectif se trouvant à peu près à la hauteur dle la ceinture, on a une perspective rasante alors qu’il convient, quand on prend un cliché, de dominer son suet. Avec les jumelles munies, comme la nôtre, d’un viseur clair, la visée se faisant directement. on obtient des clichés identiques à ce que les yeux ont vu.

Désireux de contribuer aux progrès qui se font constamment en photographie, nous avons apporté chaque année des perfectionnements dans la construction des appareils si répandus maintenant et connus sous le nom de Sténo-Jumelles.
Les ateliers spéciaux que nous avons organisés nous ont permis dé réaliser encore mieux notre programme et d’offrir enfin, à notre clientèle, un modèle définitif d’une incontestable supériorité.

Annuaire 1898 Du fait de n'employer que du métal (aluminium et cuivre), la fabrication des Sténo-Jumelles ne peut être confiée qu'à des mécaniciens de précision. Il en résulte de très réels avantages pour la solidité et le fonctionnement de ces appareils.
On comprendra que l'élévation de la température ou l'état hygrométrique de l'air, qui exercent une action nuisible sur les appareils en bois mince dans nos régions et au bord de la mer, n'ont aucune influence sur un instrument métallique.
Le réglage et l'étanchéité présentent clans ces conditions les plus expresses garanties. Le volume se trouve encore plus réduit, le poids n'a pas augmenté.
Le système étant resté toujours très simple, les amateurs, surtout ceux qui voyagent au loin, n'ont pas à redouter des accidents qui les privent de l'usage de leur appareil.
Ce qui a caractérisé toujours les Sténo-jumelles, c'est que malgré leur dimension ultra-réduite, elles se prêtent à toutes les combinaisons qu'on peut rencontrer en photographie, sans nécessiter l'emploi d'accessoires supplémentaires. L'énumération qu'on trouvera plus loin renseignera sur cette supériorité si appréciée par les touristes. Outre les perfectionnements dont nous venons de parler, nos ateliers viennent de terminer une jumelle stéréoscopique qui ne le cède en rien à ses devancières.
La différence de dimension avec les similaires est encore plus apparente dans ce nouveau modèle, qui s'annonce sous un aspect léger et élégant, avec très peu d'organes extérieurs.
Annuaire 1898Pourtant il est aussi complet que possible, il réunit les mêmes avantages que les autres Sténo-Jumelles. Annuaire 1898
Depuis longtemps cette construction nous était réclamée. Les consciencieuses études auxquelles elle a donné lieu nous ont laissé la conviction qu'elle procurera la plus entière satisfaction aux amateurs de stéréoscopie.


Description
Les Sténo-Jumelles se recommandent par les avantages suivants
1° Volume et poids réduits au minimum.
2° Nouveau système d'escamotage simple et rapide consistant en deux chambres rentrant l'une dans l'autre. C'est en développant ces deux chambres que la plaque impressionnée, livrée à elle-même tombe au fond et vient se placer derrière les autres quand on referme l'appareil.
Annuaire 1898 3° Objectif Anastigmat :
Zeiss, série IIa 1:8 F.110 mm pour 6,5 x 9
Zeiss, série IIa 1:8 F.136 mm pour 9 x 12
Goerz (*) série III 1:7,7. F.110 mm pour 6,5 x 9
Goerz (*) série III 1:7,1. F.130 mm pour 9 x 12
4° Diaphragme iris.
5° Mise au point facultative réglée de l'infini (∞) à 1,50 pour le format 6,5 x 9 et à 2m pour celui 9 x 12.
6° Obturateur (modèle nouveau perfectionné breveté S. G. D. G.) du genre guillotine placé à l'arrière de l'objectif, impressionnant d'une façon égale toutes les parties de la plaque. Il s'arme sans découvrir et permet de faire l'instantanéité avec des vitesses très variables ou la pose. Le déclenchement s'opère à volonté à l'aide d'une détente ou d'une poire en caoutchouc.
La disposition des lames obturatrices appliquées immédiatement contre la paroi postérieure de l'obturateur, empêche les poussières et débris de verre de pénétrer dans l'intérieur du mécanisme.
7° “BLOCK-SYSTEME” automatique (Breveté S. G. D. G.) évitant d'impressionner deux fois la même plaque.
8° Compteur automatique faisant apparaître, après chaque escamotage, le numéro de la plaque prête à poser.
9° Viseur clair et point de mire disparaissant dans l'épaisseur de l'appareil quand on n'en fait pas usage.
10° Pas de vis du Congrès permettant de placer la STÉNO- JUMELLE dans les deux sens sur un pied quelconque.

(*) Les objectifs Goerz que nous employons sont spécialement construits pour la STENO-JUMELLE

Instruction

Chargement de l'appareil
AnnuaireOPERATION QUI SE FAIT DANS LA CHAMBRE NOIRE
1° Faire apparaître le n°1 du compteur en faisant jouer l'escamotage à vide autant de fois qu'il est nécessaire.
2° Ouvrir le couvercle du magasin en amenant les verrous dans une direction perpendiculaire au fond de l'appareil.
3° Charger les châssis de leur plaque, le côté émulsionné en dehors.
4° Placer les châssis dans le magasin par ordre de numéros, après avoir préalablement promené un blaireau sur les plaques pour en chasser les poussières.
5° Fermer le magasin en ramenant les verrous à leur position première.
La STENO-JUMELLE ainsi chargée est prête à fonctionner.

Mise au point
Suivant les distances des sujets à photographier, on devra faire varier la mise au point. Les changements de foyer se font en manœuvrant la rondelle moletée A de l'objectif dans un sens ou dans l'autre, de façon que le petit trait B coïncide avec le chiffre qui représente la distance en mètres, dont l'appréciation peut être approximative pour les objets éloignés, mais demande a être plus rigoureuse à mesure qu'on se rapproche.

En aucun cas on ne devra tenter de dévisser les deux petits boutons C et C' situés sur le tube de l'objectif : on s'exposerait à dérégler l'appareil.

Diaphragmes
AnnuairePour les instantanés, on devra toujours, à quelques exceptions près, employer la grande ouverture, afin d'avoir le maximum de lumière.
Par temps très clair, au bord de la mer ou en montagne, on pourra utiliser la division n°1 et quelquefois celle 2. Pour la pose, au contraire, il conviendra d'utiliser les petits diaphragmes qui donneront plus de netteté et de profondeur.
C'est en manœuvrant la rondelle D, qui se trouve sur la face de l'objectif, soit à droite, soit à gauche, qu'on amènera le point de repère E en face de la division choisie.
La relation qui existe entre le temps de pose et les numéros est basée sur le principe suivant adopté par le Congrès. Les rondelles des objectifs portent les n° 3/5, 1, 2, 4, 8, 16. Le n° 3/, qui est la grande ouverture, correspond au 1/8 du foyer, le n°1 au 1/10 ; c'est ce dernier qui constitue l'unité de pose. Si, au dixième du foyer, la pose exigeait par exemple une seconde (ceci n'étant qu'un terme de comparaison), à toute ouverture, il faudrait 3/5 de seconde, au n°2 deux secondes, au n°4 quatre secondes, et ainsi de suite, chaque division doublant le temps de celle qui la précède.

Instantané
1° A l'aide du curseur C, découvrir la lettre I (instantané).
2° Armer l'obturateur au moyen du bouton A en tirant bien à fond la tige qui y est fixée et en la laissant rentrer d'elle-même. A ce moment apparaît au-dessous de ce bouton un petit index E qui prévient que l'obturateur est armé. En ne tirant qu'incomplètement la tige, on s'exposerait à découvrir l'objectif.
Annuaire 3° A l'aide du viseur clair, fixer le sujet à photographier.
Afin d'avoir une image bien en plaque, que le cliché à prendre soit en hauteur ou en largeur, il faut faire coïncider le petit disque de l'aiguille point de mire et l'intersection des deux lignes rouges qui divisent la lentille avec le centre du sujet à photographier
4e Appuyer enfin sur la détente D, qui fait déclencher l'obturateur, en ayant soin de faire cette manoeuvre doucement et sans secousse ; la plaque se trouvera impressionnée
La roue moletée F sert à régler la rapidité de l'obturateur dans l'instantanéité ; les divisions qui s'y trouvent inscrites indiquent les différentes vitesses, la moins rapide portant le numéro 1.

Pose
1° A l'aide du curseur C découvrir la lettre P (pose).
2° Mettre la roue moletée F sur le n° 1, c'est-à-dire à sa plus petite vitesse.
L'obturateur s'arme comme pour l'instantanéité. Pour déclencher on pourrait se servir du doigt ; il est préférable de faire usage de notre poire en caoutchouc munie d‘une petite Pompe se vissant par-dessus la détente ; une première pression découvre l'objectif, une seconde le referme. Mais, comme il est impossible de conserver une immobilité complète pendant la durée de la pose, si petite soit-elle, l'appareil, dans ce cas, devra être placé sur un support. A cet égard, nous recommandons tout particulièrement notre Pied-Canne construit spécialement pour la STENO-JUMELLE.

Escamotage
Quand la plaque vient d'être impressionnée, on doit faire manœuvrer l'escamotage pour la changer. Pour cela :
Annuaire 1° Tenir l'appareil de la main gauche, l'objectif dirigé verticalement vers le ciel.
2° Saisir l'anneau de la chambre mobile de la main droite.
3° Tirer franchement et bien à fond la partie mobile jusqu'à ce qu'on sente une butée ; on devra à ce moment marquer un léger temps d'arrêt pour permettre au châssis d'accomplir sa chute.
4° Après avoir entendu tomber le châssis, repousser la chambre mobile et rabattre l'anneau. C'est alors qu'on peut armer à nouveau l'obturateur, qui, grâce au “ BLOCK-SYSTEM” automatique, résisterait si la plaque n'avait pas été changée.
Il peut se produire des cas où cet arrêt présenterait des inconvénients. Par exemple, si on oublie de faire le simulacre de l'escamotage avant de charger l'appareil, l'obturateur se trouvant précédemment condamné ; ou bien lorsqu'on aura opéré en laissant par erreur le bouchon sur l'objectif, ce qui obligerait à escamoter une plaque non impressionnée. Pour le rendre libre sans changer la plaque, il suffira de tirer en arrière puis de repousser en avant le curseur B du Block-System qui est placé du côté gauche de l'appareil.

En aucun cas l'appareil ne peut être mis dans l'impossibilité de fonctionner par suite d'une fausse manoeuvre d'escamotage. S'il arrivait que le changement d'un. châssis ne se fit pas régulièrement et empêchât de fermer complètement le tiroir, ce qui pourrait se produire si on inclinait trop la jumelle en arrière, il suffirait de répéter le mouvement d'escamotage en la tenant droite cette fois ; la plaque achèverait son évolution sans pour cela entraîner un deuxième châssis, grâce au système d'aiguillage des griffes.

Déchargement de l'appareil
Ouvrir le magasin. Prendre l'appareil de la main droite, le renverser au-dessus de la main gauche et imprimer une légère secousse qui fera sortir en Annuairepartie les châssis ; on les retirera ensuite avec la plus grande facilité. Pour extraire les plaques de leur châssis, on saisit celui-ci de la main droite par les bords, comme l'indique la figure ci-contre, puis on choque brusquement la paume de cette main contre celle de la main gauche ; la plaque sort de quelques millimètres, ce qui suffit pour la retirer entièrement. De toute manière on évitera de poser les doigts sur la gélatine, ce qui occasionnerait des taches dans les clichés.

NB - Ne jamais faire fonctionner l'escamotage sans que les châssis soient chargés de leur plaque.





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