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Kemper Kombi
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Propriété de AB. Photo(s) de AB et texte de AB. Dernière modification le 2024-02-05 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en Etats-Unis de 1892 à 1895.
Rareté en France : Rare (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 15296

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Kemper 

Conçu par William Esmond selon le brevet américain Nr 488,331 du 20 décembre 1892, cet appareil miniature fut fabriqué par Alfred C. Kemper, Chicago USA , et mis en vente dès 1893 à plusieurs milliers d'exemplaires : une publicité indique que se sont vendus pas moins de 50 000 appareils en une année.

Cet appareil est révolutionnaire si on compare sa taille aux monstres de l'époque. Sa construction en tôle soudée de laiton oxydé et argenté  est extraordinairement compacte et solide.

Il cumule au moins cinq grandes premières :

  • Le premier appareil miniature à être commercialisé dans le monde.
  • Le premier et unique appareil à son époque à pouvoir utiliser une pellicule Kodak sans être issu de cette marque.
  • Le premier appareil offrant à la fois la fonction de prises de vues et celle de visionneuse.
  • Le premier appareil tout métallique pour films en bobine.
  • Le premier appareil équipé d'un magasin interchangeable.

Il pouvait prendre sur une pellicule des vues rondes ou carrées (1 1/4 x 1 1/4"en utilisant des caches coulissants appropriés.

L'objectif réduit à une seule lentille biconvexe ne comportait pas à proprement dit de diaphragme; toutefois deux rondelles vissantes avec des trous de différents diamètres livrées avec l'appareil en tenaient lieu. L'opération de remplacement de ces rondelles n'était pas sans risque pour la lentille qu'elles maintenaient en place et qui pouvaient facilement se perdre. Rares sont actuellement les Kombi encore équipés de celle-ci, ce qui a pu laisser croire à certains collectionneurs qu'il s'agissait d'un sténopé.

L'obturateur à guillotine à déplacement angulaire etait armé par le levier qui lui est solidaire et que l'on voit en haut de la face avant du boîtier ; il venait se cranter sur le secteur circulaire solidaire du ressort situé sur le dessus de l'appareil. Lors de l'armement, il fallait boucher l'ouverture de l'objectif avec le doigt afin d'éviter d'impressionner la pellicule. Pour déclencher il suffisait d'appuyer à fond sur le ressort en prenant garde à ne pas gêner le déplacement du levier.

L'appareil ne disposant pas de compteur de vues, il fallait compter trois clics sonores, correspondant à trois tours du bouton de la bobine réceptrice pour faire avancer le film d'une image.

La languette en laiton venant se clipser sur le boîtier permettait de se souvenir que l'appareil etait chargé.

Pour le développement du film, trois options étaient possibles :

  1. Envoyer l'appareil à l'entreprise Alfred C. Kemper en précisant son numéro gravé à la fois sur le magasin et sur le boîtier tout en incluant dans l'envoi le montant du traitement et des frais de retour (8 cents). L'entreprise retournait les tirages et l'appareil dûment rechargé avec une nouvelle pellicule.
  2. Envoyer seulement le magasin devant alors être coiffé de sa protection pour être traité de la même manière que précédemment.
  3. Effectuer soi-même le développement de son film, la principale difficulté étant de maîtriser dans l'obscurité le chargement d'une nouvelle pellicule dans le magasin.

 

Le Kombi était vendu $3.00 ou $3.50 selon l'époque ; un rouleau de pellicule valait $0.25 et un magasin de remplacement $1.50.
 

 

 

Article de présentation dans Photo-Revue de septembre 1895 :



Le « Kombi » est un petit appareil de poche, utilisant des pellicules négatives pour 25 opérations sans recharger l’appareil.
Il est construit sur une seule dimension dont le volume représente à peu près celui de deux boîtes d’allumettes superposées. Son poids est d’environ 140 gr. tout chargé.

Les images fournies par le « Kombi » mesurent 28 millim. de côte, ou bien, lorsqu’on les veut rondes, 28 millimètres de diamètre.

Le Kombi est d’importation américaine, comme le Photoret ; son nom est dérivé du mot « combinaison" et il a été ainsi choisi parce que, grâce à une disposition spéciale, l’appareil permet, non seulement d’obtenir les clichés négatifs des vues ou portraits que l’on veut prendre, mais encore d’être employé comme graphoscope, pour regarder les images positives sous un format agrandi.
A cet effet, on peut imprimer les épreuves sur des pellicules transparentes et les insérer dans le porte-cylindre ; en plaçant l’œil près de l'objectif, on aperçoit l’image grossie et mise en relief, la lentille faisant fonction de loupe grossissante.

L’un des plus précieux avantages que présente le Kombi, à part la commodité résultant de son volume réduit, est la faculté qu'il offre de pouvoir être rechargé autant de fois qee cela est nécessaire au cours d'une excursion, et même en plein jour.
Lorsqu’on veut opérer le rechargement dans un laboratoire, on peut se dispenser de l'achat du magasin supplémentaire et de la manche inactinique.

L’appareil est livré avec une instruction très détaillée, avec de nombreuses figures explicatives pour le maniement de l'appareil, le développement des pellicules, le tirage des épreuves, le rechargement, etc.

Les manipulations sont d’ailleurs les mêmes qu'avec des plaques au gélatino-bromure, et les produits usuels peuvent être employés.

Pour les personnes qui n’ont pas de laboratoire et qui manquent des fournitures et accessoires nécessaires, il a été établi un nécessaire complet, du prix de 15 fr., contenant la lampe de laboratoire, les cuvettes, les produits, le papier sensible, les cadres, les cartons, etc.

Le prix du « Kombi » et de ses principaux accessoires est ainsi fixé :

« Kombi » emballé dans son étui ..........19 fr.
Bobine de pellicule pour 25 clichés .......... 1 fr. 10
Boîte de cinq bobines .......... 5 fr. 50
Magasin de rechargement .......... 8 fr. 50
Manche inactinique en caoutchouc .......... 3 fr. 25
Bandes de pellicules trasnparentes (contenant 25 épreuves pour graphoscope)  .......... 3 fr. 25

Kemper Kombi



Kemper Kombi

Kemper Kombi

Kemper Kombi
Brevet du 20 décembre 1892
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Février 2024

LES APPAREILS SECRETS OU DISSIMULÉS
(Photo-Revue 1931)

L'organe officiel de l'industrie photographique allemande (die Photographische Industrie), a eu l'idée de rappeler l'attention, à titre rétrospectif, sur quelques-uns des modèles d'appareils photographiques d'autrefois qui servaient à photographier secrètement des modèles trop disposés à s'effaroucher en voyant braquer sur eux une chambre noire tenue à la main.
Cette préoccupation est évidemment d'un autre âge ; à notre époque, on est enclin à rechercher la publicité plutôt qu'à la fuir. Quoi qu'il en soit, une revue rapide de ces appareils à l'usage des indiscrets n'est pas sans intérét, car on y rencontre des particularités curieuses et parfois même ingénieuses.
La réduction du format des images est une de ces particularités qui se trouve être commune à tous ces appareils ; il n'était possible, en effet, de les dissimuler ou d'en céler la destination qu'en les établissant sur des dimensions très réduites.
Le premier appareil qui bénéficia de cette transformation radicale dans les formats des images photographiques, à une époque où les chambres noires étaient massives et encombrantes, fut probablement la chambre automatique de BERTSCH, dans laquelle une précision remarquable était alliée à une grande simplification dans les manipulations, et dont l'origine remonte à une époque assez reculée. Mais ce n'était pas en réalité un appareil destiné à opérer à l'insu des personnages photographiés. Le premier appareil à répétition qui méritât véritablement d'être considéré comme tel fut le Revolver photographique d'ENJALBERT, petite merveille d'ingéniosité simulant si parfaitement l'arme à feu qui commençait à devenir à la mode ( ? ) en 1883, qu'on tombait d'une difficulté dans une autre : les personnages visés avec cet engin ne craignaient, pas sans doute d'être photographiés, mais ils esquissaient un brusque mouvement de retraite d'ailleurs fort compréhensible, car ils s'imaginaient courir un danger plus sérieux, celui d'être sommairement occis ou pour le moins défigurés.

A propos du révolver photographique, on admettra peut-être que, pour égayer le seuil de cette énumération sèche et aride que nous avons entreprise, nous reproduisions quelques lignes d'une fantaisie de GROSCLAUDE, publiée dans l'Illustration du 2 novembre 1886, avec des dessins d'Henri GERBAULT :
Un appareil instantané dont le nom indique la forme ; il suffit de presser sur la gâchette en visant, une personne, pour obtenir son portrait-carte instantané.
Nous croyons inutile de faire remarquer les services que cette arme de précision est appelée à rendre pour le duel, qui, sauf de douloureuses exceptions, tend de plus en plus à prendre un caractère pacifique. Bientôt, sans doute, on lira dans les gazettes des procès-verbaux comme celui-ci :
"A la suite d'un différend survenu entre M.X... « et M. Z..., une rencontre a été décidée. L'arme choisie était le Révolver photographique. Deux portraits-cartes ont été échangés sans résultats."

En dépit des mécomptes que ménageait son utilisation, le Révolver photographique fit cependant école, car quelques années plus tard (vers 1886) DARIER et BOISSONNAS, de Genève, lancèrent leur Escopette photographique, appareil à répétition utilisant des bandes de papier négatif ou de pellicule sensible, et pourvu d'une crosse avec gâchette pour faciliter la visée à la hauteur de l'oeil. C'était un appareil soigné et de fonctionnement irréprochable. Deux supports télescopiques, repliés sous le fût, permettaient occasionnellement de l'employer pour les opérations posées (portraits, intérieur.,, etc.). Il était muni d'un excellent objectif Steinheil et d'un obturateur semi-sphérique à vitesses réglables.
Entre temps, les amateurs d'instantanés discrets avaient pu apprécier les mérites relatifs de plusieurs appareils conçus pour être placés sous les vêtements, la seule partie saillante, l'objectif, passant par une boutonnière du gilet ou de la redingote. Ces curieux instruments ouvrirent l'ère des appareils réellement invisibles.

La Stirn Camera, construite en Amérique à partir de 1883, fournissait six vues sur une plaque circulaire de 14 centimètres de diamètre. Un bouton central servait à imprimer à la plate-forme tournante le mouvement de rotation nécessaire pour déterminer le remplacement des surfaces à impressionner en même temps qu'à entretenir la tension du ressort actionnant l'obturateur. On déterminait le déclanchement en tirant sur une mince cordelette dissimulée sous le vêtement et aboutissant à une poche facilement accessible. La visée se faisait au jugé, ce qui occasionnait une assez forte moyenne d'insuccès.

Le Photo-Eclair, de FETTER (1885) avait une forme identique et procédait de la même technique, mais il présentait sur le précédent différents avantages assez importants : en premier lieu, les cinq vues ou portraits qu'il permettait d'enregistrer étaient exécutés sur des plaques séparées (de 4 centimètres de côté) ; de plus, l'appareil pouvait être rechargé en pleine lumière ; enfin, il était muni d'un viseur à réflexion qui permettait à l'opérateur de centrer le sujet en penchant légèrement la tête.

L'As de Carreau, de DEHORS et DESLANDRES, peut être rangé, à la rigueur, dans la même catégorie d'appareils discrets, bien qu'établi sur des dimensions un peu plus considérables, et qui ne favorisaient pas au même degré la dissimulation totale.
Comme son nom l'indique, la Photo-Cravate, de BLOCH (1890), était portée au col à la manière d'une cravate de forme « plastron ». La petite chambre noire formant l'organe essentiel avait une épaisseur suffisamment réduite pour que l'attention ne fût pas appelée sur l'apparence un peu particulière de cet ornement vestimentaire. Six petits châssis, entraînés par une chaîne sans fin, pouvaient amener à tour de rôle, en face de l'objectif monté en épingle de cravate, des plaques de 2 centimètres de côté ; l'obturateur était manoeuvré au moyen d'une petite poire de caoutchouc logée dans la poche du gilet.



Nous ne quitterons pas ce curieux échantillon d'appareil photographique adapté à l'habillement sans mentionner le Photo-Chapeau, de Van Nech.
C'était un appareil de petit format, logé dans un chapeau rigide, et que l'on faisait fonctionner en envoyant un salut dans la direction d'un promeneur ou d'un groupe.

La Canne photographique renfermait dans sa poignée un minuscule appareil de photographie disposé pour donner sur une bande de pellicule de 2 centimètres de largeur des épreuves suffisamment nettes pour supporter des agrandissements à grande échelle. Indépendamment de la bobine mise en place pour l'opération, le magasin disposé dans la poignée pouvait renfermer trois bobines supplémentaires qui prenaient tour à tour la place de la première, constituant ainsi une réserve fort appréciable, car le remplacement des bandes se faisait au grand jour, comme dans les appareils modernes.



Vinrent ensuite les appareils dissimulés sous des enveloppes simulant des colis, sacs ou valises. Citons en premier lieu l'Alpiniste, d'ENJALBERT (1885) contenu dans un emballage ostensiblement ficelé comme un colis postal ordinaire. Il renfermait 12 châssis, qui s'escamotaient au moyen d'un sac en peau souple placé à l'arrière du magasin. Au moment d'opérer, il suffisait d'écarter légèrement le cordonnet terminal pour rabattre l'avant de l'appareil et démasquer l'objectif pendant le temps nécessaire à l'opération.

La Simplex-Camera, de KRUGENER, simulait, un sac ou petite valise rigide ; elle contenait 24 plaques 6 x 8 centimètres ; un viseur à réflexion se repliait dans l'appareil au repos.



Dans le même ordre d'idées, le Photo-Sac à main KAUFFMANN, établi vers 1898, répondait plus pleinement encore à son appellation, puisqu'il était constitué par un véritable sac de dame, comme on les faisait à l'époque, contenant sous un très faible encombrement un appareil pliant de format 9 x 12. Malheureusement, il nécessitait l'usage de châssis doubles à rideaux entiers, qu'il était difficile de dissimuler au moment de leur adaptation à l'appareil.

Le Photo-Express de LANSIAUX était établi pour 12 plaques 6,5 x 9 centimètres. Muni d'une crosse de révolver, il devait être employé à la hauteur de l'oeil.

Les livres et les albums de salon furent également mis à contribution pour camoufler des appareils jugés indésirables. Mentionnons le Photo-Carnet de KRUGENER (Taschenbuch Camera) lancé vers 1887 : il utilisait des plaques 4 x 4 centimètres que l'on escamotait au moyen d'une tirette ; on armaitl'obturateur (à guillotine) avec une cordelette terminée par un bouton pratiquement imperceptible ; un autre bouton actionnait une seconde tirette qui déclanchait l'obturateur.

Le Photo-Livre, de MASSANGES (1888), utilisait des plaques 5 x 7 centimètres.

Vers la même époque se place la réalisation de l'appareil secret auquel M. de CHENNEVIÈRE, son auteur, avait, donné asile dans une Serviette d'avocat, que l'on entrouvrait au moment propice...



Le Photo-Album, de CADOT, qui prenait la position d'opération quand on l'ouvrait à demi, date de 1892. L'objectif et l'obturateur étaient logés dans la tranche du volume, ainsi que cela existait dans les appareils précédents.


Un appareil analogue fut construit en 1895 par Franck WALERY sous forme d'un Etui-Jumelle de course qui s'ouvrait de la même manière que le Photo-Album pour permettre de constituer la chambre noire et d'insérer soit des châssis doubles, soit un magasin à escamotage par basculement.

Ce type nous fournit la transition nécessaire pour aborder maintenant les appareils désignés sous le nom générique de « Jumelles » et dont le prototype fut la célèbre Jumelle Carpentier (1894). Ce petit bijou de simplicité et de précision fut le point de départ d'une foule d'appareils similaires, qui ne s'en distinguent que par des détails ou par des additions souvent superflues en ce sens qu'elles risquent de créer à l'opérateur novice des complications que son manque d'entraînement ne lui permet pas toujours de surmonter.

On connaît la merveilleuse aventure de ce charmant artiste que fut GERVAIS-COURTELLEMONT, dont on peut dire qu'il fut l'auteur du plus beau reportage qu'il soit possible d'imaginer. Au péril de sa vie, GERVAIS-COURTELLEMONT, déguisé en musulman pouilleux et famélique, prit part au fameux pèlerinage de la Mecque, au milieu d'une foule délirante de fanatiques exaltés, manifestement décidés à exécuter sommairement tout « roumi » assez audacieux pour se faufiler parmi eux. Dans une manche de sa robe, il avait dissimulé une Jumelle Carpentier, dont il put, avec les précautions que l'on devine, se servir en cachette, tant et si bien qu'il rapporta de cette dangereuse expédition. pour servir à l'étude des manifestations religieuses en Orient, des documents plus complets et plus précis que la plus minutieuse relation.
A la vérité, aucun autre instrument existant à cette époque n'aurait mis les mêmes facilités à la disposition du héros de cette mémorable aventure. C'est à leur légèreté, à la réduction de leur volume, à la simplicité de leur maniement que les Photo-Jumelles doivent leur popularité et leur universalité d'emploi. La Photo-Jumelle Carpentier se fit d'abord pour 12 plaques 4,5 x 6, puis pour 18 plaques 6,5 x 9, avec mise ou point, modérateur de vitesse, compteur, etc. ; elle est encore entre les mains d'un certain nombre d'amateurs qui lui sont restés fidèles malgré la concision voulue de sa formule.
Nous ne signalerons qu'un seul type d'appareil discret dérivant plus ou moins de la Photo-Jumelle, c'est le Physio-Pocket, de BLOCH, qui présentait cette particularité qu'il offrait l'apparence extérieure d'une courte lunette que l'on affectait de pointer dans une direction faisant un angle de 90 degrés avec celle du personnage ou du groupe à photographier, que l'on suivait dans un petit viseur à réflexion dissimulé dans le corps de !a lunette (ce modèle a été repris de nos jours par une des plus grandes marques d'optique d'Allemagne).
Sous le nom de Physiographe, le même constructeur établissait à partir de 1898 un petit appareil stéréoscopique 45 x 107 dont la forme rappelait exactement celle d'une véritable jumelle de courses, et qui permettait également de viser sur le côté.

Pour en terminer avec les appareils à visée latérale, nous citerons la Chambre à main de MENDOZA (1887) qui présentait une semblable disposition des organes de visée.

Nous en arrivons maintenant à un appareil discret qui eut un succès comparable à celui de la Jumelle Carpentier, c'est le premier type de Pocket-Kodak (1888) de forme cubique, qui utilisa tout d'abord un papier négatif débité en bandes et disposé en bobines interchangeables se remplaçant au jour, avant que la pellicule au gélatino-bromure sur celluloïd (le film d'aujourd'hui) fût amené à un degré suffisant de perfection relative, qui fit de ce minuscule appareil une petite merveille de simplicité et de commodité. C'est lui qui a ouvert la voie à une multitude d'appareils légers et portatifs, dont nous n'aborderons pas l'examen, car ils ne ressortent pas de la présente étude.

Il ne nous reste plus qu'à citer quelques types d'appareils réduits et facilement dissimulables, mais qui, en raison des très faibles dimensions des épreuves fournies, doivent être considérés comme des jouets plutôt que comme de véritables appareils d'usage courant.

C'est d'abord le Photoret (1893) appareil de gousset pas plus gros qu'une montre, qui faisait six petits clichés sur pellicules circulaires interchangeables. Fabriqué en quantités considérables, et importé d'Amérique en livraisons massives, le Photoret pouvait être mis en vente au prix de 13 fr. 50 avec une boîte de 6 pellicules pour faire 36 petits clichés susceptibles d'agrandissement.
La forme générale du Ticka rappelait celle du Photoret, mais il était cependant plus « étoffé », comme aussi plus perfectionné. La pellicule plane, coupée circulairement, y était remplacée par du film en bobines.

La Maison LANCASTER et Sons, de Birmingham construisit également une Montre photographique dont la chambre noire était constituée par un assemblage télescopique de tubes rentrant les uns dans les autres, lorsque l'appareil, mis à la position d repos, réintégrait le gousset de son possesseur Comme surface sensible, ce modèle utilisait de plaques de verre mince débitées au format de petits châssis s'adaptant à l'arrière de l'appareil.



Comme appareils de poche employant la pellicule nous mentionnerons encore le Pascal, de PASCAL et IZERABLE, qui se recommandait à l'attention des amateurs par la simplicité des manipulations : un ressort unique y commandait automatiquement Ie remplacement de la surface sensible et l'armement de l'obturateur dès que la pression du bouton de déclanchement avait déterminé l'exposition.

Et enfin, le Kombi, construit en acier avec revêtement d'argent bruni. Il mesurait extérieurement 5 x 4 x 4 centimètres ; ses dimensions permettaient de le faire disparaître dans une poche. Il utilisait des bobines de pellicules circulant sur deux rouleaux, le film étant maintenu à plat au foyer de l'objectif par la pression d'un cadre en ébonite. Il faisait la pose et l'instantané; mais la faible ouverture de son diaphragme ne permettait d'opérer que dans des conditions particulièrement favorables d'éclairage.

L'énumération qui précède n'est pas complète nous avons dû nous borner à y faire figurer les appareils les plus typiques ou qui ont eu la bonne fortune d'être perpétués depuis par des rajeunissement ou des perfectionnements que leurs auteurs ont voulus heureux ou méritoires. C'est ce que l'avenir décidera.
Il est en effet notoire que les appareils de très petit format, employant le film Standard, ont actuellement la faveur du public. Lors de leur apparition, les Furet, Leica, Cent Vues, et analogues ont été plutôt considérés comme des appareils simplement destinés à prendre des croquis. Puis, grâce aux progrès de la fabrication des objectifs et des émulsions, les fortes amplifications de ces petits clichés sont devenues possibles. La destinée des appareils méritant réellement le qualificatif « de poche » peut donc être très brillante. De là à en faire des appareils secrets, il n'y à qu'un pas. Nos constructeurs ont donné assez de preuves de leur ingéniosité pour qu'on puisse supposer qu'ils le franchiront sans peine.

P. R.





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