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Lorillon Jumelle
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Propriété de Patrick Fourneret. Photo(s) de PF et texte de PF. Dernière modification le 2018-10-23 par Michel Rochevalier.

Fabriqué ou assemblé en France de (Circa) 1906 à (Circa) 1913.
Rareté en France : Peu courant (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 7208

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Lorillon 

C'est Étienne Gérard qui m'a mis sur la piste de l'identification de cette jumelle. Une publicité tirée de Photo-Revue, visible sur cette même page, ne laisse guère de doute à ce sujet. On connaît Lorillon pour la qualité de ses chambres "touriste", beaucoup moins pour la fabrication de jumelles qui ne portent d'ailleurs pas de plaque d'identification. La qualité de l'ébénisterie est bien présente, en particulier dans la fabrication du magasin à double rideau qui permet de mettre en place et d'escamoter automatiquement les plaques. On peut apprécier la qualité de l'assemblage car le soufflet interne qui relie la platine mobile porte-objectif au corps de l'appareil est décollé. On retrouve d'ailleurs ce type de soufflet dans les jumelles de Joseph Zion et Gaumont. Le logement d'encastrement du viseur est caractéristique de cet ébéniste selon Étienne Gérard.

L'exemplaire porte le numéro de série 4075 estampé en façade. Cette jumelle était également diffusée sous la marque Photo-Sport au prix de 290 Frs. Lorillon a vraisemblablement travaillé également pour Wilz (Georges Antoine). Un appareil en tous points semblable à celui-ci (exception faite de l'ensemble objectif/obturateur) est reproduit dans l'ouvrage d'Étienne Gérard en page 288.

On peut considérer qu'il s'agit d'un appareil haut de gamme parmi les nombreuses jumelles fabriquées en ce début du XX° siècle. Il dispose d'un double décentrement vertical et horizontal, ce dernier étant repéré par une échelle millimétrique en façade. La mise au point se fait par crémaillère qui déplace la platine avant, soit à l'aide d'un dépoli quadrillé, soit d'une échelle graduée de 2 à 10 mètres, mais il semble que la mise au point puisse se faire jusqu'à environ 1 mètre. L'objectif, de qualité, est un Tessar Zeiss marqué Krauss Paris n° 61738 de 136 mm de focale, qui ouvre de 6,5 à 45. Le sélecteur de vitesse indique 0, 1, 2, 3, 4, 5, ce qui laisse supposer que le zéro puisse correspondre à la pose. L'ensemble qui supporte le bloc optique et l'obturateur est entièrement métallique. Ce dernier serait un Cabossel & Zehnder.

Cette jumelle est équipée d'un châssis-magasin Lorillon à répétition, (en bois de teck) qui peut contenir 12 plaques, à escamotage automatique et compteur progressif. Ce type de magasin escamotable restera au catalogue de la maison jusqu'en 1954 (date de cessation des activités de la Société) dans quatre formats de plaques différents, du 6,5 x 9 au 13 x 18. Un type semblable équipe certains Spido Gaumont. Nous en reproduisons ci-dessous le mode d'emploi extrait précisément de celui d'un Spido.

Il n'existerait que 5 modèles de jumelles Lorillon, dont 2 stéréo-panoramiques.

Mode d'emploi du magasin : "Pour le chargement, qui se fait en laboratoire, démasquer le rideau en amenant la barrette qui se trouve en arrière du fond, de la lettre F (fermé), jusqu'à la lettre O (ouvert). On la maintient dans cette position en poussant les deux petits verrous dans la direction des parois du magasin ; sans cette précaution indispensable, une détérioration du rideau serait à craindre. En abaissant le verrou placé sur la face opposée de la poignée, on libère le cadre mobile qui forme la partie supérieure du magasin ; on tire ce cadre horizontalement dans la direction opposée à la poignée.
Retourner complètement le magasin pour extraire les douze porte-plaques, introduire dans chacun d'eux une plaque sensible gélatine en dessus, puis les replacer dans leur ordre dans le magasin en ayant soin que le talon du porte-plaque, c'est-à-dire la partie fermée, soit placé du même côté que la poignée du magasin. Faire une légère pression sur les bords du premier porte-plaque, engager le cadre mobile, le fixer par le verrou, refermer le rideau en amenant la barrette sous la lettre F, et la refixer au moyen des deux verrous. Au cas où le compteur du magasin marquerait un chiffre autre que 12, il suffirait, pour l'y amener, de tirer légèrement le tiroir et d'actionner la tige-poussoir pour amener l'avant-dernier numéro. En poussant une dernière fois le tiroir, le N ° 12 apparaîtra.
Pour effectuer l'escamotage d'une plaque, on devra s'assurer au préalable que le verrou immobilisant le tiroir est ouvert, tenir l'appareil de façon que l'objectif soit tourné vers le ciel et légèrement incliné du côté de la poignée, puis tirer ce tiroir au moyen de la poignée, bien à fond, franchement, mais sans brusquerie. Repousser ensuite le tiroir dès que l'on a entendu le porte-plaque tomber ; le compteur marquera 1 et indiquera que la première plaque est impressionnée et escamotée. Cette opération sera renouvelée jusqu'à ce que le N ° 12 apparaisse à nouveau. Lorsque les 12 plaques sont impressionnées, refermer le rideau en amenant la petite barrette sous la lettre F en la fixant au moyen de ses verrous."

Bibliographie : Les jumelles photographiques françaises, Étienne Gérard, Club Niepce Lumière, 324 pages, Mars 2016. ISBN : 979-10-91258-05-0

Lorillon Jumelle



Lorillon Jumelle
Echelles de décentrement horizontal et vertical
Lorillon Jumelle



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