Cette chambre, à première vue tout-à-fait ordinaire, reste encore sans identification précise. En dehors de l'objectif et de l'obturateur, il n'y a aucune inscription sur le corps ou la poignée, ni dedans, ni dehors... Mais elle pose bon nombre de questions !
Une particularité ne saute pas forcément aux yeux au premier abord : elle possède un viseur pliant qui, une fois replié, s'escamotte totalement dans l'épaisseur du côté. On ne retrouve que très rarement cette particularité : le Padie de Julius Laack possède un viseur comparable, mais le montage est différent, vissé par l'extérieur et non par l'intérieur comme ici. De plus sur ce Padie il fait en outre office d'extinctomètre. Un des premiers modèles du Voigtländer Berheil, avant 1927, a aussi existé avec cette disposition, mais positionnée plus haut sur le côté.
Que ce soit une marque ou l'autre, aucun critère probant ne permet une attribution certaine.
Par ailleurs, certains éléments ont un air de famille, sans être rigoureusement identiques, avec ce que l'on trouve sur des chambres Gallus de la même période : les pinces de blocage du berceau avant sont vraiment très proches de celles du folding série B que l'on voit sur le catalogue Poulenc en 1921. Le berceau porte-objectif est de même très proche, sans être rigoureusement identique, ainsi que le gros bouton de réglage fin de la mise au point, sur le bord de l'abattant. Mais on ne retrouve pas la configuration des vis de réglage micrométrique permettant le décentrement de la platine avant, ni des attaches de courroies strictement identiques. Cependant on constate au fil des catalogues de différents distributeurs que Gallus a utilisé pas moins de 3 modèles d'attaches différentes, ce qui pourrait permettre de conclure qu'on n'est plus à une près !
Au final, il faudra donc attendre la découverte d'un catalogue ancien présentant ce modèle exact pour lui attribuer un nom précis.
Par ses caractéristiques, cette chambre pliante est dans la moyenne de son époque. Quelle est-elle d'ailleurs, cette époque ? En fonction du numéro de l'objectif on peut avancer une fourchette pour situer celle-ci : aux alentours de 1927-1928 d'après les données de Patrice-Hervé Pont (Les chiffres clés, 3ème édition "très augmentée", Ed. du Pécari ISBN 2-912848-14-8). Le dos se monte sur glissières, un verrou sur ressort empêchant toute sortie intempestive. Le porte-dépoli est ici en bois, avec des coulisses métalliques vissées, mais il ne possède, lui aussi, aucun marquage. L'extension maximum correspond à un demi-tirage, comme mentionné dans certains documents pour ce type de chambre : bien que munie d'un chariot coulissant pour une mise au point rapprochée, on ne peut dépasser l'abattant que de la moitié de la longueur de la coulisse.