Atoms Atoflex III |
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Fabriqué ou assemblé en France de 1951 à 1951.
Rareté en France : Peu courant (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 4448
Fiche technique complète
Chronologie des appareils Atoms
Les TLR modernes dérivent tous du Rolleiflex, proposé en 1929 par Franke & Heidecke, spécialistes d’appareils stéréoscopiques.
Hormis Cornu, avec son Ontoflex assez hétérodoxe, aucun constructeur français ne s’y intéressera avant la guerre de 39, la suprématie est allemande.
À la Libération, c’est l’explosion : Celtaflex, Atoflex, Semflex, Rex Reflex, Royflex, Bioflex…
L’Atoflex est un véritable reflex bi-objectif, et Atoms n’a plus de réticences à associer le nom de l’appareil et celui de la société.
Le couplage de la mise au point, par rotation de frontale à la prise de vue et hélicoïde à la visée, peut paraître sous-optimal mais simplifie au mieux la conception mécanique de l’appareil lui-même. Cela permet aussi d’avoir une focale un peu plus courte à la visée, évitant de rogner les bords de l’image sur le dépoli.
Pour l’esthétique, un carter entourant les objectifs donne un aspect évoquant le Rolleiflex, mais il ne montre qu'une simple échelle de profondeur de champ.
Le capot est évidé et une lentille divergente permet la visée à hauteur d’œil.
Années | Objectif | Obturateur | |||
Aiglon | 1948-51 | Angénieux 4,5 | Atos-1 | Objectifs non couplés | |
Aiglon Reflex | 1950-51 | Angénieux 4,5 ou Berthiot 4,5 |
Atos-1 ou Atos-2 | Objectifs couplés | |
Atoflex I | 1948-51 | Angénieux 4,5 | Atos-1 | Objectifs couplés et Viseur sportif | |
Atoflex II | 1951 | Angénieux 4,5 | Atos-2 | Objectifs couplés et Viseur sportif | |
Atoflex III | 1951 | Angénieux 3,5 | Atos-2 | Objectifs couplés et Viseur sportif |
L’Atoflex III était le sommet de la gamme, avec en plus de l’Atos-2 donnant de la seconde au 1/300, un objectif Angénieux ouvrant à f/3,5.
On le reconnaît aisément à la couronne de l’objectif anodisée en noir.
Historique par Arnaud Saudax
Quand Paul Royet, sous la direction de Jean Cros, entreprend la construction des Reyna-Cross, il comprend vite que le maillon faible pour une industrialisation à Saint-Étienne sera la fabrication des obturateurs. (Pour la mécanique, il y a Manufrance et pour l’optique, une société déjà bien implantée, Tourret & Narrat, et un nouveau venu, Pierre Angénieux…)
Ne pouvant convaincre les dirigeants de la SEMM, il va s’attaquer seul à ce projet, dans son atelier de réparation Micromécanic. Pour l’outillage, il se tourne vers Saprolip, à Valence, une filiale de Lip, où il rencontre des anciens de l’école horlogère de Cluses et de Besançon. Sous l’Occupation, le troc et la débrouille peuvent favoriser les amitiés sincères…
Par un représentant, il apprend l’existence à Nice, d’un ancien de chez Citroën qui montent des agrandisseurs photo, sous la marque Laborum. Il reçoit ce M. René Carrouée à Saint-Étienne, et lui présente M. Grange, le distributeur des Reyna-Cross. Rex le commercialisera sous la marque Ener, qui est l'anagramme de René.
Quand Gitzo suspend sa production, Paul Royet peut vendre à la SEMM sa production d’obturateurs Micromécanic, pour lequel il a déposé un brevet, puis cède la licence et le matériel en échange de 50 % des actions de la SEMM. (Ce qui ne plaît pas vraiment à Jean Cros.)
À la Libération, il rêve d’une industrie photographique à Saint-Étienne et parvient à débaucher un certain nombre de techniciens et ingénieurs de Saprolip pour former une équipe aux compétences éprouvées, afin de concevoir et réaliser un obturateur performant et un bi-objectif haut de gamme.
Frustré des prérogatives qu’il perdait, un proche collaborateur de Paul Royet le dénonce pour vol et trafic durant l’Occupation… À la SEMM, l’ambiance devient exécrable, d’autant que les procès en cours rendent son avenir incertain.
C’est alors que M. Grange lance l’idée de reprendre les activités de la SEMM à Nice, chez Carroué, et un projet de société est élaboré, suite à quoi, le dessinateur de la SEMM, M. Michard est envoyé à Nice, avec les ébauches du futur obturateur et du bi-objectif 6 x 6. Il sera rejoint quelques temps plus tard par MM. Bugeaud, Guigue, Coisy et Petit, des anciens de Saprolip. Paul Royet, conscient qu’il y perdrait son rôle de leadership, renonce alors à l’aventure…
Ainsi naquit l’Association des Techniciens en Optique et Mécanique Scientifique.
Grange assurait la partie commerciale, et Angénieux, qui conservait son indépendance, assurait la partie optique.
René Carrouée a déposé un certain nombre de brevets :
FR-909.638-A Demandé le 10 mars 1945, obtenu le 4 janvier 1946 et publié le 14 mai 1946. Chambre de mise au point sur verre dépoli pour appareils photographiques de petit et moyen format. Que l’on retrouve dans les catalogues sous la marque Ener, en monture Contax, Leica et Foca |
FR-910.674-A Demandé le 8 mai 1945, obtenu le 11 février 1946 et publié le 14 juin 1946 Perfectionnements apportés aux agrandisseurs photographiques |
FR-943.501-A Demandé le 21 mars 1947, obtenu le 4 octobre 1948 et publié le 10 mars 1949 Châssis-margeur pour agrandisseurs photographiques |
FR-975.739-A Demandé le 22 octobre 1948, obtenu le 17 octobre 1950 et publié le 8 mars 1951 Obturateur perfectionné pour appareils photographiques simples. (Obturateur sans armement à une seule palette.) |
Georges Bugeau a déposé un brevet, lui aussi à Nice :
FR-943.539-A Demandé le 24 mars 1947, obtenu le 4 octobre 1948 et publié le 10 mars 1949 Obturateur pour appareil photographique (Obturateur à deux palettes à armement préalable) |
ATOMS commercialisera l’Aiglon et l’Atoflex, mais se concentrera sur la production d’obturateurs. Certains sous la dénomination ATOS, mais la plupart anonymes, pour des constructeurs plus importants, comme Foca et Kodak. L’obturateur du CalypsoPhot est aussi une conception originale d’Atoms.
En 1962, il fournira les obturateurs du Challenger et du Colorado pour la SEM (probablement celui du brevet Atoms FR-1.201.131 6 août 1958, 6 juillet 1959, 28 décembre 1959) , et dans les années 1970, alors que l’activité est quasiment arrêtée, Bernard Vial y trouvera un prototype de Vérascope au format américain et un Kinax 3D pour lesquels Atoms aurait été sollicité pour étudier les obturateurs...
(Ces informations proviennent des archives personnelles de Paul Royer, dont une copie a été déposée au Musée des Arts et de l’Industrie de Saint-Étienne.)
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