Le Periflex I est un curieux appareil, condensé de solutions techniques inédites.
C'est un appareil à objectif interchangeable. La monture est la monture Leica 39 à vis, mais tous les objectifs ne peuvent pas y être montés à cause de la présence du périscope (voir ci-après).

Au sommet du capot se trouve un tube vertical. Il s'agit d'un viseur reflex qui agit comme un périscope (tête en bas) qu'il faut descendre dans la chambre noire, derrière l'objectif. Comme ce mode de visée n'est pas des plus pratiques, il existe un accessoire faisant office de renvoi à 90° et qui donc, permet la visée à hauteur d'oeil. Cet accessoire se trouve ici, posé sur le bouton de rembobinage. Pour l'utiliser, il faut le fixer au dessus du tube de visée "périscopique". La position de "repos" sur le bouton de rembobinage permet de fermer le sac toujours-prêt, ce qui serait impossible s'il restait sur le viseur.

Il y a également dans la griffe porte-accessoires un viseur direct qui permet de composer l'image, car il permet de voir l'intégralité du champ de l'objectif, alors que le périscope n'en montre qu'une petite partie.

A noter que le presse film est en verre, collé sur une mousse en caoutchouc et que l'appareil nécessite que l'on avance le film et qu'ensuite seulement on arme l'obturateur à rideau en agissant sur le bouton des vitesses !

Corfield Ltd , entreprise familiale de Grande Bretagne, sise Merridale Street à Wolverhampton, a été créé par Kenneth Corfield, en 1947.

D’abord spécialisée dans la fabrication d’accessoires et la distribution d’appareils allemands ( Leidox, Minox , Exakta), la marque décida de se lancer dans la fabrication d’un 24 x 36 mm. Pour avoir une chance de succès cet appareil devait être efficace, performant et moderne ; mais aussi le plus simple possible à fabriquer. On ne passa donc pas à côté de l’obturateur à plan focal et des objectifs interchangeables. Moins de 250 pièces, y compris celles de l’optique standard, étaient portées au cahier des charges. Pour ce faire, une technologie aussi astucieuse qu’unique fut introduite. Celle d’un miroir manuellement escamotable, qui permettrait la mise au point derrière l’objectif.  La descente de ce miroir, manuel sur les premiers modèles se fit vite un surnom : Le périscope. Ce miroir permettait une mise au point avec des focales allant de 28 à 400mm dont le cadrage était assuré par des viseurs optiques accessoires. La technologie employée sur ces appareils avait répondue aux attentes de son créateur : facilité et fiabilité. La vétusté de l’usine incite à la délocalisation. Ce sera fait le 30 janvier 1959.
La compagnie déménage pour Ballymoney en Irlande du Nord. Mais la pression des marques japonaises en Grande-Bretagne devient très forte et Kenneth Corfield manque cruellement de capitaux pour investir dans la recherche…seule planche de salut de sa compagnie. Guiness, qui cherche alors à investir en Irlande du Nord amène les fonds qui devront sauver la marque…mais devient aussi actionnaire majoritaire au grand désespoir de Kenneth, qui se retire.
En 1961, une diversification étonnante est décidée avec la construction d’un 6 x 6 bon marché : Le Corfield 66. La situation devient catastrophique pour la production d’appareils photo et Guiness utilise l’usine pour produire des pièces diverses, dont les éléments électriques automobiles. La Compagnie fermera définitivement ses portes en juillet 1971.  Huit modèles principaux en 35 mm seront construits.  Ils sont tous repris au titre de « Leica Copies » dans l’ouvrage écrit par P-H PONT et J-L PRINCELLE dédié à cette catégorie d’appareils.