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Sinar P
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Propriété de JFL. Photo(s) de JFL et texte de JFL. Dernière modification le 2014-11-12 par Eric Borel.

Fabriqué ou assemblé en Suisse de 1970 à (Postérieur à) 1970.
Rareté en France : Rare (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 4598

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Sinar 

Le collectionneur de beaux objets mécaniques ou l’amateur avisé sera séduit par les matériaux nobles utilisés pour la fabrication de cette chambre, la conception modulaire, la réalisation mécanique précise et l'ergonomie soignée.

S’il est téméraire, tout en prenant cependant le temps de lire le mode d’emploi de 12 pages, clair et bien illustré, il pourra en moins de 10 minutes, la monter et la mettre en œuvre.

Si de plus il est passionné, il n’hésitera pas à l’utiliser au moins une fois à vide pour découvrir les possibilités de ce magnifique appareil.

Apparue en 1970, la chambre P est une chambre monorail grand format qui, selon Michel Auer, "par les solutions révolutionnaires qu’elle apporte aux problèmes de décentrement et de bascule (…) marque un aboutissement dans la longue évolution des caméras techniques". [Cf. page 61 de Histoire illustrée des Appareils Photographiques, éditions Adita-Denoël]

Cette chambre est constituée d’un rail cylindrique de diamètre 37 mm muni d’un guide longitudinal sur lequel coulissent les blocs de positionnement sur le pied, un corps avant et un corps arrière regroupant tous les mouvements de tirage, de décentrement et de bascule. Chaque corps est équipé de niveaux à bulle pour placer le rail horizontal ou vertical.

La plaque portant l’objectif et le bloc de l’obturateur sont encliquetés de part et d’autre du cadre du corps avant, la plaque recevant le verre de visée sur le cadre arrière. Le soufflet est ensuite placé entre l’obturateur et le module arrière : la chambre est opérationnelle.

La conception carrée des cadres supports élimine la recherche du sens de montage des éléments et simplifie les changements des objectifs. Le blocage des corps sur le rail ou des éléments dans les cadres sont effectués par des leviers ou des noix fendues qui n’engendre pas de déformation des éléments et ne nécessite aucun outil pour le montage.

Les mouvements de mise au point, bascule et décentrement sont réalisés par des systèmes micrométriques non réversibles sur des guidages en queue d’aronde, ce qui dispense d’un blocage en position. Les boutons de manœuvre sont de taille suffisante pour être identifiés et manipulés sans avoir à les regarder.

La position « 0 » de référence (axe optique parallèle au rail, perpendiculaire aux plans image et objectif et au centre de ceux-ci) est matérialisée par des positionneurs à bille sur chaque mouvement : l’opérateur la retrouve aisément. Les graduations des échelles sont lisibles et placées sur la face arrière des modules, donc visibles par l’opérateur lorsqu’il fait sa mise au point sur le dépoli.

La version de base représentée ici permet un tirage de 100 mm à 300 mm environ. L’amplitude de déplacement longitudinal pour la mise au point est de 50 mm sur chaque corps avant et arrière. Elle est équipée d'un objectif Rodenstock.

Le tirage peut atteindre 1000 mm en vissant des rallonges de part et d’autre du rail central, en plaçant des cadres intermédiaires dits "à usage multiple" pour supporter des soufflets supplémentaires. Un support double est alors utilisé pour soutenir la chambre sur le pied. Ces opérations ne nécessitent pas le démontage des corps principaux car les fixations des cadres intermédiaires s’ouvrent entièrement pour se placer par chevauchement sur le rail.

L’obturateur central est un COPAL à 4 lames métalliques. Sa vitesse varie du 1/60e à 8 s, avec pose B. L’armement est manuel mais le déclenchement se fait uniquement par un déclencheur souple. La synchronisation de flash est opérationnelle à toutes les vitesses.

Une présélection de l’ouverture de f : 5,6 à f : 45 est possible pour les objectifs munis de cette fonction.

Le bloc obturateur comporte des pinces de maintien pour des filtres souples colorés rond ou carré de 4“. Par contre, le filtre polarisant nécessite un porte-filtre oscillant qui se fixe sur l’un des corps par une tige hexagonale.

Le format standard est le 4“ x 5 “ (9 x 12 cm).

La chambre Sinar P permet aussi les formats 7“ x 5“ (13 x 18 cm) et 8“ x 10“ (18 x 24 cm) en changeant le cadre du corps arrière et en plaçant un soufflet pyramidal. Les positions de l’axe optique pour ces formats sont repérées par des points de couleurs sur les échelles du décentrement vertical. Des caches délimitant des zones de visée plus petites se positionnent sur les 5 plots visibles sur le pourtour du verre de visée (formats : 8 x 11, 5,4 x 7,4, 5,4 x 6,7 et 5,2 x 5,2 en cm).

Le plan film est contenu dans un châssis double réversible. Il existe un chargeur spécifique pour le film Polaroid Pack 405. Peut-être existe-t-il un chargeur pour film en rouleau pour les petits formats ?

La lumière est mesurée au niveau du plan film par un dispositif Sinar Six équipé d’une cellule Gossen Lumasix.

Les clichés inclinés ou « sur  pointe » sont possibles par rotation du rail de la chambre dans le support de pied. Le passage du format portrait au format paysage se fait très rapidement par rotation de 90° de la plaque arrière porte châssis.

Mais l’originalité de cette chambre est la disposition relative des mouvements de décentrement et de bascule conduisant au dispositif breveté dit de « bascule asymétrique ».

L’amplitude de chaque décentrement V ou H est de - 30 à +50 mm de part et d’autre du « 0 », ce qui permet un décentrement total de 110 mm entre le centre de l’objectif et le centre du cliché pour le format 4“ x 5 “.

Il y a trois dispositifs de bascules indépendants sur chaque corps avant et arrière, dont les axes se déplacent lors des décentrements H ou V :
•    une bascule horizontale de ± 40° selon un axe horizontal situé 15 cm sous le bord du inférieur du cliché.
•    une bascule micrométrique horizontale ± 20° gradués au degré.
•    une bascule micrométrique verticale de ± 50° dont les 30 premiers sont gradués au degré,

Les axes de rotation des bascules micrométriques traversent le champ de l’image près des bords droit et inférieur de celle-ci. Ils sont matérialisés par des lignes tiretées sur le verre de visée : la mise au point faite sur l’une de ces lignes n’est pas affectée par la rotation du plan image opérée lors de la bascule sur l’axe correspondant (voir explication par un des liens extérieurs).

Pour les prises de vues à forte bascule, le soufflet est remplacé par une sorte de sac souple et large laissant tout l’espace libre entre les deux modules pour le passage des rayons lumineux.

Ainsi, comme le dit Michel Auer dans son ouvrage cité plus haut, "les mises au point souvent confuses et compliquées parce que les axes [de bascule …] ne correspondaient pas au plan image" sont supprimées. "Le montage ingénieux des corps avant et arrière sur les [blocs de décentrement] évite tout gauchissement lors des bascules effectuées après un décentrement indirect ".

  "... à travers une chambre Sinar, un œuf peut devenir une balle." (photographie pages 62-63 de l'Op. cité).

Après la chambre P pour "Perfect", Sinar proposera deux variantes plus simples et de prix plus abordables, la C pour "Compound" en 1971 et la F pour "Field" en 1972. 

Elles sont construites avec les modules de la chambre P. Un pied d'atelier lourd et très robuste, muni de roulettes, figurait également au catalogue de la marque.

Sinar P



Sinar P

Sinar P



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